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Athéna, la déesse de la sagesse et de la guerre dans la mythologie grecque



Ses fonctions, attributs et épithètes


Athéna, la déesse grecque antique, connue sous le nom d'Athenâ, est l'une des douze divinités de l'Olympe et est assimilée à Minerve chez les Romains. Elle est une déesse complexe aux multiples facettes, étant à la fois la déesse de la guerre et de la stratégie militaire, des arts de la paix, la protectrice des héros, la déesse de la sagesse et de la raison, ainsi que la patronne des artisans et des tisserands.


Les attributs d'Athéna incluent une lance, un casque et une égide, une sorte de cuirasse en peau de chèvre qu'elle partage avec Zeus. Sur son bouclier ou au centre de son égide, elle a fixé la tête de la Gorgone que Persée lui a donnée après l'avoir décapitée, qui a la propriété de changer en pierre ceux qui la regardent. La chouette est l'animal qui l'accompagne et l'olivier est son arbre symbolique.


L'origine étymologique du nom d'Athéna reste incertaine. Certaines sources la considèrent comme ayant une origine minoenne, tandis que d'autres, se basant sur les écrits d'Hérodote, l'identifient à la déesse égyptienne de Saïs, Neith. Selon Plutarque, Athéna pourrait également être assimilée à la déesse perse Anahita.


L'hypothèse la plus courante est que le nom d'Athéna provient de la cité d'Athènes où elle était vénérée. En effet, il était fréquent qu'une ville donne son nom à la déesse à laquelle elle vouait un culte particulier. Cependant, il reste incertain si c'est le nom d'Athéna qui a inspiré celui de la ville d'Athènes ou l'inverse. Le sens de l'influence demeure une source d'interrogations.


Athéna possède de nombreuses épithètes qui soulignent sa personnalité ou ses domaines de prédilection, telles que Pallas, Nikè (la victorieuse), Promachos (la première au combat), Parthenos (la jeune fille), Polias (la gardienne de la ville), Pronoia (la prévoyante), etc. Dans l'Iliade et l'Odyssée, Athéna est décrite comme "θεὰ γλαυκῶπις Ἀθήνη" (thea glaukopis Athene), ce qui signifie "Athéna, la déesse aux yeux pers".

La couleur des yeux d'Athéna est assez indéfinissable, avec une dominance du bleu mais qui tire vers d'autres couleurs. Bien que la couleur réelle de ses yeux reste mystérieuse, l'épithète homérique souligne leur brillance en les opposant aux yeux doux et humides d'Aphrodite.



Interprétations personnelle d'Athéna © Ivy Cousin | STORIES OF IVY


Une naissance exceptionnelle


Athéna est issue d'une naissance extraordinaire. Elle est la fille de Zeus et de Métis, une Océanide symbolisant la Sagesse et la Ruse. Craignant que Métis n'enfante un fils qui le renverse, Zeus l'avale alors qu'elle est enceinte de sa fille. Cependant, quelques temps après, Zeus ressent de violents maux de tête et ordonne à Héphaïstos de lui fendre la tête. De cette blessure surgit Athéna, toute armée et poussant un cri de guerre.


Dans la Théogonie d'Hésiode, cette naissance extraordinaire est décrite en ces termes : "Zeus fit sortir de sa propre tête Tritogénie aux yeux bleus, cette terrible Pallas, ardente à exciter le tumulte, habile à guider les armées, toujours infatigable, toujours digne de respect, toujours avide de clameurs, de guerres et de combats."


Une déesse vierge et farouchement protégée


Athéna est connue comme une déesse vierge, fièrement protectrice de sa chasteté. Elle a défendu farouchement sa virginité, comme l'a découvert Tirésias. Un jour, il a vu la déesse nue alors qu'elle se baignait avec la nymphe Chariclo. En punition pour cette indiscrétion, elle l'a rendu aveugle tout en lui accordant le don de prophétie en compensation.


Malgré cela, on raconte qu'elle a tout de même eu un fils dans des circonstances particulières. Alors qu'elle rend visite à Héphaïstos dans sa forge pour se procurer des armes, le dieu, délaissé par Aphrodite, tombe amoureux d'elle et la poursuit. Elle tente de s'échapper, mais Héphaïstos finit par la saisir. Elle résiste de toutes ses forces, mais dans son désir, le dieu éjacule sur sa jambe. Dégoûtée, elle s'essuie avec de la laine et jette la souillure sur la terre qui se met à fructifier. C'est ainsi qu'Erichthonios, considéré comme son fils, est né. Athéna l'a élevé et il est devenu l'un des premiers rois d'Athènes.


Athéna, déesse de la guerre, Athéna contre les Géants


Athéna, déesse de la guerre, est une figure centrale dans la Gigantomachie, la guerre qui oppose les dieux de l'Olympe aux Géants. Après avoir triomphé des Titans lors de la Titanomachie, Zeus doit affronter les Géants, fils de Gaïa qui a déclaré la guerre aux dieux. Athéna joue un rôle crucial dans cette guerre, affrontant avec succès plusieurs Géants.


Elle s'oppose notamment au Géant Pallas, qu'elle tue en l'écorchant pour en faire une cuirasse. C'est ainsi qu'elle acquiert l'épithète de Pallas, qui lui est souvent associée. Athéna se mesure également à Encelade, un autre Géant, qu'elle poursuit jusqu'en Sicile. Elle l'immobilise en lançant l'île entière sur lui, l'enterrant sous l'Etna.


Athéna est une déesse redoutable sur le champ de bataille, mais elle n'est pas seulement une guerrière. Elle est également la déesse de la sagesse, de la stratégie militaire, de l'artisanat et de la justice. En combinant ces qualités, elle est une alliée précieuse pour les dieux de l'Olympe lors des conflits qui menacent leur domination.


Athéna était souvent représentée comme une déesse de la guerre, mais elle était très différente d'Arès, le dieu de la guerre brutale et impulsive. Athéna était considérée comme une stratège habile et réfléchie, qui préférait une approche plus tactique et méticuleuse. Elle était admirée pour sa sagesse, son intelligence et sa capacité à trouver des solutions créatives aux problèmes.


Dans la mythologie grecque, Athéna était souvent invoquée par les guerriers avant la bataille. Ils lui demandaient de leur apporter sagesse et courage sur le champ de bataille. Selon les croyances, elle répondait à leurs prières en leur offrant des conseils et des idées pour remporter la victoire. Les guerriers la vénéraient pour sa capacité à leur donner un avantage sur leurs ennemis, tout en minimisant les pertes et les dommages.


En tant que déesse de la guerre et de la sagesse, Athéna était également associée à la justice. Elle était souvent considérée comme la protectrice des citoyens et des héros, et elle défendait les valeurs de la civilisation et de l'ordre social. Elle était souvent représentée avec une balance, symbole de l'équité et de l'équilibre, pour souligner son rôle de gardienne de la justice.



René Antoine Houasse Athéna et Arachne (Versailles)

Athéna, figure majeure de la guerre de Troie et de l’Iliade


Athéna est au cœur de la guerre de Troie, étant l'une des trois déesses dont la dispute conduit au jugement de Pâris et à l'expédition grecque contre Ilion. Lors des noces de Thétis et Pélée, elle se querelle avec Héra et Aphrodite pour obtenir la pomme d'or portant l'inscription « Pour la plus belle », lancée par la déesse de la Discorde Éris. Zeus charge Hermès de conduire les trois déesses sur le mont Ida où Pâris doit désigner la plus belle. Athéna, tout comme Héra, propose à Pâris l'empire de l'Asie, mais Aphrodite lui offre l'amour d'Hélène de Sparte, tandis qu'Athéna promet la sagesse et la victoire dans tous les combats. Pâris choisit Aphrodite, enlève Hélène et déclenche ainsi la guerre de Troie.


Dans ce conflit, Athéna prend naturellement le parti des Grecs contre les Troyens, étant méprisée et humiliée par Pâris. Son rôle est majeur dans l'Iliade, où elle soutient notamment Achille, l'un des héros grecs, en lui offrant des armes divines forgées par Héphaïstos. Elle incite aussi les Grecs à construire un immense cheval de bois pour pénétrer dans Troie, stratagème qui leur permettra de vaincre les Troyens et de mettre fin à la guerre. Athéna est ainsi une figure importante de la guerre de Troie et de l'épopée homérique.


Athéna, figure majeure de la guerre de Troie et de l’Iliade, se montre comme une alliée constante des Grecs dans l'épopée homérique. Sa présence est omniprésente dans le texte où elle apparaît comme une divinité active.

Dès le chant I, lorsqu'Achille exprime son désir de tuer Agamemnon après que celui-ci lui a pris sa captive Briséis, elle intervient pour le persuader de ne pas le faire. Au chant II (vers 445-452), c'est elle qui pousse les Achéens à se diriger vers le champ de bataille :


"Les rois, fils de Jupiter, abandonnent le fils d'Atrée et se rangent en bataille avec les soldats ; à leurs côtés se tient Athéna, aux yeux pers, portant la superbe égide, immortelle et incorruptible, à laquelle sont suspendues cent franges d'or pur, merveilleusement tissées, et chacune d'une valeur de cent bœufs. Munie de cette égide, elle se lance avec impétuosité, traverse les rangs des Grecs, les incite à avancer et réveille dans leur cœur l'amour de la guerre et l'ardeur des combats."

Dans le chant IV, Athéna apporte un soutien très visible à Ménélas. Tout d'abord, elle incite le Troyen Pandaros à attaquer Ménélas, permettant ainsi à l'Atride d'être spectaculairement sauvé en déviant la flèche. Après que Ménélas a été blessé, Agamemnon exhorte violemment ses troupes à intensifier les combats. Dans le combat qui s'ensuit, c'est Athéna qui guide l'armée achéenne, parcourant leur foule pour les encourager et les stimuler à se battre avec ferveur. (vers 514-516)

"Quant aux Achéens, la fille glorieuse de Zeus, Tritogénie, les animait, parcourant leur foule, là où elle les voyait se relâcher. ""

Athéna aide également Diomède à plusieurs reprises dans l'épopée. Au chant V (vers 826-828), elle lui témoigne clairement son soutien en lui disant : "Fils de Tydée, Diomède, ami cher à mon cœur, garde-toi de craindre le dieu Mars et les autres divinités de l'Olympe : je te soutiens et je te protège."


Elle va même jusqu'à remplacer le cocher de Diomède, Sthénélos, et à conduire elle-même l'attelage ! Ce geste montre qu'Athéna est prête à tout pour obtenir la victoire, même à endosser le rôle de cocher, une fonction socialement inférieure et a priori indigne d'une divinité.


Elle est également très présente aux côtés d'Achille. Au chant XVIII, lorsqu'il est privé de ses armes et veut chasser les Troyens, elle jette sur ses épaules l'égide frangée et lui confère une apparence extraordinaire. Au chant XIX, elle fait couler du nectar et de l'ambroisie dans le cœur du héros pour qu'il ne souffre pas de la faim. Au chant XX, elle détourne la pique d'Hector qui était destinée à Achille. Enfin, elle aide Achille à tuer le fils de Priam au chant XXII.



Une déesse du Panthéon grec : Athéna


Dans le Panthéon grec, Athéna occupe une place de choix en tant que fille de Zeus. Bien qu'elle semble lui être très liée, elle affiche parfois une désobéissance envers lui, comme au chant VIII de l'Iliade, où elle brave l'interdiction de Zeus pour secourir les Grecs, accompagnée d'Héra. Ce dernier exprime sa désapprobation et les deux déesses finissent par obéir au Cronide.


Au chant I de l'Iliade, il est également fait mention d'un complot contre Zeus, auquel Athéna a participé. Thétis rappelle que seul elle a défendu Zeus contre les Olympiens qui voulaient l'enchaîner, tandis que trois membres du complot sont cités comme les meneurs : Héra, Poséidon et Pallas Athéna (vers 400).


Les relations d'Athéna avec les autres déesses dans le Panthéon grec


Dans le Panthéon grec, Athéna occupe une place importante et ses relations avec les autres déesses sont variées. Elle semble entretenir de bonnes relations avec Héra, épouse de Zeus, suite au jugement de Pâris. Dans l'Iliade, elles agissent souvent ensemble, comme le rappelle Ulysse à Achille dans le chant IX en évoquant les conseils de Pélée : "La victoire, ce sont Athéna et Héra qui te l'octroieront, si elles le veulent". Bien qu'Héra soit moins active qu'Athéna, elle partage avec cette dernière des intérêts communs.


En revanche, Athéna a une forte antipathie envers Aphrodite, la déesse à qui Pâris a offert la pomme d'or. Lorsque, dans le chant V de l'Iliade, Aphrodite tente de sauver son fils Énée en danger, Athéna encourage Diomède à la frapper. Blessée, Aphrodite fuit jusqu'à l'Olympe où elle est réconfortée par Zeus et sa mère Dioné. Plus tard, dans le chant XXI, Héra incite Athéna à frapper Aphrodite qui tente de secourir Arès. Athéna s'élance alors joyeuse pour frapper Aphrodite d'un coup violent, la projetant à terre où elle retrouve Arès.


Athéna a également des relations tendues avec Arès et Apollon. Elle affronte Arès au chant XXI de l'Iliade et le met à terre. En ce qui concerne Apollon, elle ne le confronte jamais directement, mais leur opposition est palpable, notamment lors des Jeux funéraires en l'honneur de Patrocle, en particulier pendant la course de chars au chant XXIII. C'est le protégé d'Athéna, Diomède, qui l'emporte sur Eumèle, aidé par Apollon, et sur Ménélas, proche d'Arès.



Interprétations personnelle d'Athéna © Ivy Cousin | STORIES OF IVY

Athéna, déesse de la raison et de l’intelligence


Athéna, la déesse de la raison et de l'intelligence, est la protectrice des artisans tels que les fileuses, les tisserands et les brodeuses. Elle supervise les travaux féminins, comme l'illustre le chant II de l'Odyssée où le prétendant Antinoos rappelle que Pénélope a été instruite par Athéna pour tisser et détisser son ouvrage pendant trois ans.


La légende d'Arachné reflète cette facette de la déesse. Arachné, une ancienne élève d'Athéna experte en tissage et broderie, défie la déesse en se moquant d'elle. Athéna relève le défi mais demande à Arachné de faire preuve de modestie. Cependant, Arachné insulte la déesse en créant une tapisserie représentant les amours des dieux qui ne leur font pas honneur. Athéna répond en tissant une tapisserie représentant les douze dieux de l'Olympe dans toute leur majesté, ainsi que quatre épisodes de la défaite de mortels qui ont osé défier les dieux. Malgré la qualité du travail d'Arachné, Athéna déchire la tapisserie et frappe Arachné. Humiliée, Arachné se pend, mais Athéna la transforme en araignée pour qu'elle puisse filer et tisser éternellement.


Athéna est créditée de l'invention du quadrige et du char de guerre, ainsi que de la participation à la construction du cheval de Troie en aidant Epeios (chant VIII de l'Odyssée, vers 493). Elle supervise également la construction du navire Argo, considéré comme le plus grand et le plus rapide navire de tous les temps. Le navire a été construit à Paragase en Thessalie, avec l'aide d'Athéna, qui a apporté une pièce de proue en chêne sacré de Dodone qu'elle a elle-même taillée. Athéna dote la proue de la parole, la rendant capable de prophétiser.


Enfin, Athéna est reconnue pour avoir inventé l'huile d'olive, apportant ainsi un bienfait certain aux hommes.



Athéna, une déesse protectrice des villes


Athéna était souvent considérée comme la protectrice et la patronne des villes. Elle avait des temples dans des villes telles que Sparte, Mégare et Argos. À Troie, elle était honorée sous la forme d'une idole très ancienne appelée Palladion, censée garantir l'intégrité et la survie de la ville. C'est pourquoi Diomède et Ulysse se sont empressés de s'en emparer dès leur arrivée nocturne à Troie.


Mais c'est surtout dans la ville d'Athènes que la déesse est particulièrement liée. Elle a dû se battre contre Poséidon pour obtenir la souveraineté sur l'Attique. Chaque dieu a alors offert un cadeau aux habitants. Ainsi, Poséidon a fait jaillir un lac salé sur l'Acropole d'un coup de trident, tandis qu'Athéna y a fait pousser un olivier. Les Olympiens ont été consultés et ont décidé que l'olivier était préférable. Athéna a donc obtenu la souveraineté sur l'Attique. Les Athéniens ont honoré la déesse en construisant le Parthénon sur leur Acropole et en organisant les Panathénées, une fête religieuse en son honneur fondée par le roi mythique Erichthonios.



Athéna, protectrice d'Héraclès


Athéna a protégé Héraclès à maintes reprises pendant la guerre. D'après Apollodore, c'est elle qui lui a donné les armes nécessaires pour vaincre Erginos, l'opprimant avec des tributs que Thèbes a payés pendant vingt ans (Bibliothèque, II, 4, 11). Elle lui a également offert une tunique pour la bataille.


Athéna a aidé Héraclès à accomplir plusieurs de ses douze travaux. Hésiode précise qu'elle lui a conseillé de vaincre l'Hydre de Lerne (Théogonie, 29). Selon Apollodore (Bibliothèque, Livre II, 2, 5, 6 et 11), Athéna a donné à Héraclès des castagnettes en bronze qu'elle a reçues d'Héphaïstos pour effrayer les oiseaux du lac Stymphale, facilitant ainsi leur élimination avec des flèches. Athéna a également joué un rôle dans le retour des pommes d'or du jardin des Hespérides, Héraclès les ayant rendues à la déesse, qui les a ensuite restituées aux Hespérides (Bibliothèque, Livre II, 2, 5, 11), comme la loi divine l'exigeait.


Dans son expédition contre Pylos, Athéna a également soutenu Héraclès, combattant Périclymenos, le fils de Poséidon qui pouvait se transformer en tout animal. En prenant la forme d'une abeille, il a tenté d'échapper à Héraclès, mais Athéna l'a averti que l'abeille à côté de lui était son ennemi, permettant au héros de l'abattre d'une flèche.


Athéna, déesse essentielle de l'Odyssée


Athéna est déjà très présente dans l'Iliade, mais c'est dans l'Odyssée qu'elle joue un rôle encore plus important en se déguisant et en prenant de nombreuses formes tout au long de l'épopée. Elle est toujours aux côtés d'Ulysse et de sa famille, en particulier de Pénélope et de Télémaque, qu'elle soutient autant qu'elle le peut.


Dans la Télémachie, elle se fait passer pour Mentès, le roi de Taphos, au chant I, avant de prendre l'apparence de Mentor, un vieil ami d'Ulysse et habitant d'Ithaque, aux chants II et III, deux noms formés à partir de la même racine.


Athéna/Mentès, indignée par l'attitude des prétendants, conseille à Télémaque de se rendre à Pylos et à Sparte pour rencontrer Nestor et Ménélas et tenter d'obtenir des informations sur le sort d'Ulysse, avant de rentrer à Ithaque pour se débarrasser des prétendants. Déguisée en Mentor, elle aide Télémaque à quitter Ithaque, l'encourage et le soutient chez Nestor à Pylos. Au chant XV, la déesse apparaît à Télémaque en proie à l'insomnie, la nuit, et l'incite à retourner rapidement à Ithaque pour sauver son patrimoine et empêcher le remariage de sa mère. Elle lui donne également des indications sur la façon d'éviter l'embuscade tendue par les prétendants à son arrivée.


Athéna veille également sur Pénélope : elle la protège, allège sa peine et calme son inquiétude en lui envoyant à plusieurs reprises « un doux sommeil » (γλυκὺν ὕπνον / glukun hupnon). Au chant XVIII, elle suscite chez Pénélope l’envie d’apparaître devant les prétendants et profite de son sommeil pour l’apprêter en l’ornant de dons divins afin qu’elle apparaisse sous son meilleur jour.


Mais Athéna est surtout la protectrice d’Ulysse. Déjà à Troie, elle le favorise comme le précise Nestor à Télémaque au chant III, vers 218-224 :


« Si Minerve aux yeux d'azur voulait t'aimer comme autrefois elle aima le vaillant Ulysse au milieu du peuple troyen, où les Grecs souffrirent de cruelles douleurs (car jamais je ne vis les dieux protéger ouvertement un héros comme Minerve protégea ton père), si vraiment elle voulait ainsi te chérir et te porter dans son âme, alors chacun de ces prétendants oublierait bientôt ses idées de mariage. »

Pendant que Ulysse et les autres Grecs sont dans le cheval de Troie et que ce dernier retient ses compagnons de céder à l’appel d’Hélène imitant les voix de leurs femmes, Athéna emmène Hélène et permet ainsi à l’embuscade de se dérouler selon le plan prévu.


Dès le chant I, elle intervient en faveur d’Ulysse lors de l’assemblée des dieux. Elle convainc Zeus qu’il n’est plus possible qu’Ulysse continue à demeurer chez Calypso, et elle lui demande expressément d’envoyer Hermès annoncer sa volonté à la nymphe.


Ensuite, au chant V, elle profite de l’inattention de Poséidon qui a déclenché une tempête pour calmer la mer et permettre à Ulysse de s’échouer sur l’île des Phéaciens. Elle l’endort au moment où il aborde l’île. Au chant VI, quand Ulysse, lavé et habillé, se présente devant Nausicaa, elle le fait apparaître plus beau, plus grand et plus fort. Par la suite, quand Ulysse se dirige vers le palais d’Alcinoos, elle fait en sorte qu’il ne soit pas reconnu en l’enveloppant d’une nuée épaisse et se déguise en petite fille afin de lui révéler des informations essentielles.


Au chant VIII, c’est sous la forme du héraut d’Alcinoos qu’elle se manifeste pour inciter les Phéaciens à venir voir Ulysse. Lors du concours de jet de disque, elle prend la forme d’un jeune homme pour faire remarquer que le lancer de son protégé surpasse celui des autres. Une fois qu’Ulysse est rentré à Ithaque, elle prend l’apparence d’un jeune berger, puis, sous des traits féminins, se fait connaître du héros, lui indique qu’il est revenu dans son île et l’aide à dissimuler les richesses données par les Phéaciens.


Chez Eumée, elle se rend visible d’Ulysse sous la forme d’une grande et belle femme, artiste en beaux ouvrages. Au moment où Ulysse et Télémaque massacrent les prétendants, au chant XXII (vers 205-207), elle leur apparaît déguisée en Mentor. Avant de se faire reconnaître par Pénélope, Ulysse prend un bain et Athéna verse sur lui la beauté afin de faciliter les retrouvailles des époux.


Ce qui est chanté dans l’Odyssée…




Interprétations personnelle d'Arachné © Ivy Cousin | STORIES OF IVY


Si l'aide d'Athéna à Ulysse semble indiscutable, il est intéressant de noter qu'elle n'est pas présente à toutes les étapes du retour du héros. En effet, elle est curieusement absente pendant tout le périple d'Ulysse, n'intervenant réellement qu'après son départ de chez Calypso. Ulysse l'invoque d'ailleurs sans effet dans la grotte du cyclope Polyphème et souligne son absence au chant XIII vers 316-319 :

« Cependant, lorsque nous eûmes ravagé la haute ville de Priam, que nous fûmes montés sur nos vaisseaux et qu'un dieu eut dispersé les Achéens, je cessai de t'apercevoir, ô fille de Jupiter, et je ne te vis point entrer dans mon navire pour éloigner de moi tout danger. »

Athéna se justifie alors en disant qu'elle n'a pas voulu lutter contre Poséidon. Une autre explication viendrait du fait qu'Athéna, à l'instar des autres dieux, n'a pas envie d'aller aux confins du monde où Ulysse vit ses aventures. C'est d'ailleurs Hermès, le dieu psychopompe, qui est envoyé chez Calypso (chant V) et chez Circé (chant X), et non la fille de Zeus. Elle ne reprend son rôle de protectrice d'Ulysse qu'à son retour vers le monde réel, chez les Phéaciens, dont le royaume se trouve à la frontière entre les deux mondes.


Une fois son départ de chez Calypso acté, elle est présente à toutes les étapes du retour d'Ulysse. Grâce à sa protection sans failles, il réintègre son humanité, retrouve sa place de mari, de père et de roi d'Ithaque. Le rôle d'Athéna dans la quête existentielle d'Ulysse est par conséquent fondamental.


Importance culturelle et symbolique aujourd'hui encore


Athéna, la déesse grecque aux multiples facettes, continue d'inspirer et d'influencer la culture contemporaine. Son rôle dans la quête d'Ulysse, héros légendaire de la littérature antique, en témoigne. En effet, Athéna est à la fois la protectrice et la guide d'Ulysse dans son périple mouvementé. Sa présence est essentielle pour permettre au héros de surmonter les épreuves qui jalonnent son chemin, de se libérer des obstacles qui entravent son retour et de retrouver son identité et sa place dans la société.


Athéna est l'une des divinités les plus importantes et les plus célèbres de la mythologie grecque. Elle était la déesse de la sagesse, de la guerre, de l'artisanat, de la civilisation, de la stratégie militaire et de la justice. Son importance culturelle et symbolique est encore présente aujourd'hui, notamment dans les domaines de l'art, de la politique, de la philosophie et de la littérature.


Dans l'art, Athéna est souvent représentée comme une guerrière casquée, tenant une lance et un bouclier. Elle est également souvent associée à la chouette, symbole de la sagesse, et à l'olivier, symbole de la paix et de la prospérité. Ces images sont utilisées dans de nombreux logos, affiches, peintures et sculptures, comme symboles de la force, de la sagesse et de l'intelligence.


Dans le domaine politique, Athéna est souvent associée à la démocratie et à la citoyenneté. En effet, elle était considérée comme la protectrice des citoyens, et les États grecs lui ont souvent érigé des temples pour symboliser leur soumission à son autorité. Ainsi, la ville d'Athènes, la plus célèbre des cités grecques, était particulièrement dévouée à Athéna, et le Parthénon, le plus célèbre de ses temples, est considéré comme un symbole de la démocratie et de la liberté.


Dans la philosophie, Athéna est souvent associée à la sagesse et à la raison. Les philosophes grecs ont souvent fait appel à son nom et à son image pour symboliser la recherche de la vérité et la quête de la connaissance. De même, les écrivains grecs ont souvent représenté Athéna comme un personnage sage et intelligent, conseillant les héros et les mortels dans leur quête de sagesse et de compréhension.


Enfin, dans la littérature, Athéna est un personnage important de nombreux mythes et légendes. Elle a été décrite comme une amie et une conseillère pour des héros comme Ulysse, Héraclès et Persée. Elle a également joué un rôle important dans des histoires de guerre, de justice et de triomphe. Aujourd'hui, les histoires de la mythologie grecque continuent d'inspirer des œuvres de fiction, des films, des jeux vidéo et d'autres formes de médias.


Symbolique d'Athéna


Le symbolisme d'Athéna est riche et complexe, reflétant les multiples facettes de cette déesse grecque antique. En tant que déesse de la sagesse, elle est souvent représentée avec une chouette, symbole de la connaissance et de la sagesse.


Son casque et sa lance rappellent son rôle de déesse de la guerre et de la stratégie militaire. Le péplos qu'elle porte, ainsi que sa relation avec les artisans et les tisserands, soulignent sa connexion avec les arts et la culture.


Enfin, sa naissance divine, née directement de la tête de son père Zeus, souligne son statut élevé parmi les dieux de l'Olympe. Au fil des siècles, Athéna est devenue un symbole de sagesse, d'intelligence, de courage, de stratégie et de protection, et son importance dans la culture grecque continue d'inspirer et de fasciner les gens aujourd'hui.


En somme, Athéna est un personnage important de la mythologie grecque dont l'influence culturelle et symbolique est encore présente aujourd'hui. Sa représentation de la sagesse, de la force et de la justice continue de captiver les imaginations et d'inspirer les artistes, les écrivains et les penseurs.


En conclusion


Athéna est l'une des figures les plus fascinantes de la mythologie grecque, avec ses multiples attributs et ses rôles variés dans la culture et la société de l'Antiquité.


En tant que déesse de la sagesse et de la guerre, elle a été vénérée et invoquée par les Grecs pour leur apporter la clairvoyance et le courage nécessaires pour faire face aux défis de la vie.


En explorant l'histoire et le symbolisme d'Athéna, nous pouvons mieux comprendre l'importance de la sagesse, de l'intelligence stratégique, de la créativité et de la défense de la justice, des valeurs qui restent pertinentes et inspirantes encore aujourd'hui. Athéna incarne une idéalisation de la puissance féminine et de la persévérance à travers l'adversité.



Athéna Culture G © Ivy Cousin | STORIES OF IVY

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Sources:


Les ouvrages d'Homère, notamment l'Iliade et l'Odyssée, sont les sources les plus importantes pour comprendre le rôle d'Athéna dans la mythologie grecque.


Les travaux du poète Hésiode, comme la Théogonie et les Travaux et les Jours, offrent également des informations sur les mythes liés à Athéna.


Les travaux de Pausanias, historien et géographe grec du IIe siècle, qui a visité les principaux sanctuaires religieux de la Grèce antique et a consigné ses observations dans son ouvrage Description de la Grèce.


Les travaux de l'historien romain Plutarque, qui a écrit plusieurs traités sur la mythologie grecque et les dieux de l'Olympe.


Les ouvrages du mythologue française Jean-Pierre Vernant, tels que Mythe et société en Grèce ancienne et L'Univers, les dieux, les hommes, qui offrent une analyse approfondie de la mythologie grecque et de son importance culturelle.


Les ouvrages de la spécialiste de la mythologie grecque, Édith Hamilton, tels que La Mythologie et La Grèce ancienne pour les enfants, qui sont des références courantes pour les amateurs de mythologie.

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