Aliénor d'Aquitaine
Née en 1122 ou 1124, vraisemblablement à Poitiers, Aliénor devient à la mort de son frère l’héritière des fiefs familiaux, comme il en est de coutume à cette époque. C’est donc tout naturellement qu’elle succède à son père, lorsque celui-ci meurt en avril 1137.
Héritière d'Aquitaine
Reine de France
Reine d'Angleterre
Dernières années
Anecdote
Née en 1122 ou 1124, vraisemblablement à Poitiers, Aliénor devient à la mort de son frère l’héritière des fiefs familiaux, comme il en est de coutume à cette époque.
C’est donc tout naturellement qu’elle succède à son père, lorsque celui-ci meurt en avril 1137.
héritière d'Aquitaine
Duchesse en titre mais célibataire, fruit de toutes les convoitises, un mariage est rapidement conclu entre cette jeune aristocrate puissante et l’héritier de la couronne de France, qui se rend à Bordeaux à l’é té 1137 avec tous ses barons, afin d’y célébrer l’union destinée, à terme, à réunir le domaine royal capétien et le duché d’Aquitaine.
reine de France
On sait qu'elle a entre 13 et 15 ans lorsqu'elle se marie à Louis dit "Le Jeune", à Bordeaux, en 1137.
Alors que le jeune couple est en route pour Paris, le roi de France Louis VI, dit "Le Gros", meurt.
Louis VII accède au trône et fait alors d'Aliénor la reine de France.
La jeune femme, décrite souvent comme pleine de vie, cultivée et intelligente, tente d'apporter un peu de l'atmosphère des cours aquitaines à Paris.
Malheureusement Aliénor, petite fille du premier troubadour Guillaume IX, comprend rapidement que la capitale n'est pas le lieu propice au développement des arts tel qu'elle le souhaiterait.
Cependant, il est indéniable que les mœurs à la cour de France étaient bien éloignées de ce que la duchesse avait connu lors de son enfance. En réalité, Aliénor reste pendant ce mariage avec Louis VII relativement effacée.
En 1152, après avoir donné 2 filles et 15 ans de sa vie à celui qu'elle aurait surnommé "le moine", le mariage est annulé.
D'aucun diront que le roi la répudie sous couvert de la "découverte" (bien à propos) d'un degré trop important de consanguinité.
De fait, cette séparation se profile déjà lors d'un différend politique et stratégique qui survient lors de la 2ème croisade dans laquelle les époux sont engagés.
En effet, alors que le couple est à Antioche, Aliénor retrouve l'oncle avec lequel elle a été élevée. Leur nombreux huis clos donnent naissance à toutes sortes de rumeurs... Et Louis est de nature jalouse...
En vérité, c'est déjà elle qui écrit au pape pour porter à sa connaissance ce degré de consanguinité et qui sème la graine qui aura pour conséquence la bulle papale.
Preuve en est, ce n'est que quelques semaines après cette bulle annulant son mariage qu'elle s'unit avec un puissant duc de 10 ans son cadet.
reine d'angleterre
Ce Duc de Normandie, Comte d'Anjou et du Maine, héritera, 2 ans plus tard, de la couronne d'Angleterre, faisant alors d'elle une reine pour la seconde fois.
Et si l’Aquitaine reste sous suzeraineté française, la duchesse entend bien ne pas se laisser dicter sa conduite par son ex-mari et s’imposer comme détentrice pleine et entière du pouvoir sur ses terres familiales, autorité que ses vassaux lui reconnaissent sans conteste.
De nouveaux enfants naîtront de cette union, dont 2 rois, Richard Coeur de Lion, puis Jean sans Terre.
Avec son mari Henri II Plantagenêt, elle règne sur ses terres en maîtresse des lieux (rappelons qu'elle est seule héritière du duché d'Aquitaine) et peut enfin encourager l'essor de l'amour courtois et le développement des arts. C'est d'ailleurs à cette époque que naîtra le mythe arthurien.
Il ne faut cependant pas s’imaginer la deuxième partie de sa vie comme un long fleuve tranquille, et ses prérogatives fluctuent en fonction de ses grossesses successives, ainsi que du bon vouloir d’Henri, qui n’est pas connu pour aimer partager son pouvoir.
Jusqu'à ses 80 ans, Aliénor chevauchera par monts et par vaux, et défendra ses terres et ses fils becs et ongles. Pour leur héritage, elle déclare la guerre à son mari, s'opposant à lui avec une combativité qui en ferait pâlir plus d'un.
Emprisonnée pendant 15 ans par son époux l’accusant d’avoir fomenté la révolte de ses fils et de ses barons aquitains en 1173-1174, elle profite dès 1189 de son veuvage pour reprendre les rênes de son Aquitaine et conseiller son fils Richard, nouveau roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine, puis venir en aide à son dernier fils Jean sans Terre ayant succédé à Richard, mort prématurément en 1199, et dont les initiatives ne sont pas toujours des plus heureuses.
Dernières années
Retirée quelques années avant sa mort à l'abbaye de Fontevraud, entre Saumur et Angers, son gisant est toujours dans l'abbatiale, aux côtés du Roi Henri II Plantagenêt et du célèbre Richard Coeur de Lion.
Sur sa tombe, Aliénor souhaite être représentée avec un livre, et imagine un gisant plus haut que celui de son défunt mari, dernier pied de nez de cette femme indépendante et libre qui ne manquait pas d'humour.
Une main de fer (et pas toujours dans un gant de velours), une femme hors du commun qui ne se laisse pas dicter ses actes, Aliénor continuera à impressionner par son charisme transgénérationnel pour des siècles encore!
Anecdote:
Selon la volonté de sa grand-mère Aliénor d'Aquitaine, et pour sceller la paix entre la France et l'Angleterre, l'une de ses petites-filles devait épouser le prince Louis, fils et héritier du roi Philippe Auguste. Durant l'hiver de 1199-1200, Aliénor, quoique octogénaire, se rend donc à la cour de Castille, où elle choisit Blanche plutôt que sa sœur aînée Urraque, probablement pour son caractère et son intelligence. Le 9 avril 1200, Blanche et sa grand-mère arrivent à Bordeaux, escortées d'une nombreuse députation castillane.
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