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Judith, fille de Charles le Chauve : une vie au cœur des enjeux carolingiens

Dernière mise à jour : 8 déc. 2024




Judith de Francie, fille de Charles le Chauve, est une figure emblématique du IXᵉ siècle, marquée par des alliances politiques imposées et des choix personnels audacieux. Née vers 844, dans le cadre prestigieux de la cour carolingienne, elle bénéficie d’une éducation soignée, reflétant son rôle stratégique dans les ambitions politiques de son père.
Judith de Francie, fille de Charles le Chauve, est une figure emblématique du IXᵉ siècle, marquée par des alliances politiques imposées et des choix personnels audacieux. Née vers 844, dans le cadre prestigieux de la cour carolingienne, elle bénéficie d’une éducation soignée, reflétant son rôle stratégique dans les ambitions politiques de son père.

Résumé détaillé : L'histoire de Judith de Francie


Judith de Francie, fille de Charles le Chauve, est une figure emblématique du IXᵉ siècle, marquée par des alliances politiques imposées et des choix personnels audacieux. Née vers 844, dans le cadre prestigieux de la cour carolingienne, elle bénéficie d’une éducation soignée, reflétant son rôle stratégique dans les ambitions politiques de son père.


À seulement 12 ans, Judith est mariée à Æthelwulf, roi du Wessex, dans une alliance destinée à renforcer les liens entre la Francie occidentale et l’Angleterre face aux menaces vikings. Couronnée reine, elle introduit le prestige carolingien à la cour anglaise. Veuve deux ans plus tard, elle épouse son beau-fils Æthelbald, une union controversée qui suscite le mépris de l’Église et des nobles. Après la mort d’Æthelbald en 860, Judith retourne en Francie, où son père la place sous surveillance dans un couvent à Senlis pour protéger son statut et son riche douaire.

C’est dans ce contexte qu’elle rencontre Baudouin Bras-de-Fer, un noble flamand ambitieux. Leur amour, jugé inacceptable par Charles le Chauve, conduit le couple à fuir en 862 pour solliciter le soutien du pape Nicolas Ier à Rome. Touché par leur détermination, le pape intervient en leur faveur, et Charles finit par légitimer leur union.


Installés en Flandre, Judith et Baudouin jettent les bases d’une dynastie qui marque durablement l’histoire de la région. Leur fils Baudouin II, en épousant Ælfthryth, fille du roi Alfred le Grand, renforce les liens anglo-flamands. Judith devient ainsi l’ancêtre directe de Guillaume le Conquérant, dont la conquête de l’Angleterre en 1066 redéfinit les équilibres européens.

Par son courage et son intelligence, Judith a su naviguer dans les tensions politiques et religieuses de son époque, affirmant son indépendance et jouant un rôle clé dans la fondation d’une dynastie influente. Son héritage, qui lie la Flandre, la Francie, la Normandie et l’Angleterre, illustre l’impact durable de ses choix sur l’histoire européenne.


L'article


Introduction

Judith, née vers 844, est la fille de Charles le Chauve, roi de Francie occidentale, et d’Ermentrude d’Orléans. Son destin se déroule dans un contexte de tensions politiques et militaires majeures, marqué par la fragmentation de l’empire carolingien à la suite du traité de Verdun en 843, qui divise l’héritage de Charlemagne entre ses trois petits-fils. Charles reçoit la Francie occidentale, correspondant à une grande partie de l’actuel territoire français, mais cette division crée des frontières instables et des rivalités avec ses frères Lothaire (Francie médiane) et Louis le Germanique (Francie orientale). Son nom, d’origine hébraïque, signifie "louée" ou "digne de louange", et illustre sans doute les ambitions élevées de son père pour son avenir.


Cette période est également marquée par les incursions régulières des Vikings, qui pillent les côtes et les territoires intérieurs des royaumes carolingiens. Ces raids dévastateurs forcent les souverains, dont Charles le Chauve, à adopter des stratégies politiques et militaires pour renforcer leurs alliances et protéger leurs domaines. Dans ce contexte, Judith, princesse carolingienne, devient un outil diplomatique essentiel dans la lutte contre ces menaces. Le règne de Charles, qui débute en 843 à la suite du traité de Verdun, voit la Francie occidentale menacée par les raids vikings et les rivalités internes entre héritiers carolingiens. Judith, en tant que fille aînée, représente un atout précieux pour renforcer les alliances diplomatiques nécessaires à la survie du royaume.


Une éducation exceptionnelle

Contrairement à beaucoup de femmes de son époque, Judith bénéficie d’une éducation soignée, reflet des valeurs carolingiennes, qui accordent une grande importance à l’apprentissage. Les femmes nobles de la dynastie carolingienne, bien que destinées à des rôles matrimoniaux, recevaient parfois une instruction comparable à celle des hommes, particulièrement en matière de lettres et de religion. Judith aurait appris à lire et à écrire en latin, la langue de l’Église et de l’administration, ce qui lui permettait de suivre les textes sacrés et les actes royaux. Elle était probablement instruite dans la lecture des Psaumes, un pilier de la culture chrétienne médiévale.

Cette éducation, dispensée sous la supervision d’ecclésiastiques proches de la cour, visait également à renforcer son rôle spirituel. Les reines et princesses carolingiennes, souvent associées à des œuvres pieuses, étaient perçues comme des médiatrices entre le pouvoir royal et l’Église. Judith grandit donc dans l’idée que son destin est avant tout un outil pour servir les ambitions de son père et de la dynastie.


Un rôle dynastique crucial

En tant que fille de Charles le Chauve, Judith est au centre des préoccupations politiques de la Francie occidentale. Les femmes de son rang étaient fréquemment utilisées comme instruments de négociation dans les alliances matrimoniales. Le traité de Verdun ayant divisé l’Empire carolingien entre les trois petits-fils de Charlemagne (Lothaire, Louis le Germanique et Charles le Chauve), chaque union devenait une stratégie essentielle pour garantir la paix ou pour affirmer une position de force face aux autres royaumes.

Charles le Chauve, conscient de l’importance symbolique de Judith, s’assure que son mariage soit un levier diplomatique. Son statut d’aînée et son appartenance à la lignée carolingienne en font une candidate idéale pour conclure des alliances prestigieuses. Cela explique son mariage en 856 avec Æthelwulf, roi du Wessex, un choix qui reflète la volonté de Charles d’établir une coopération étroite avec l’Angleterre pour lutter contre les invasions vikings.


Ainsi, dès son plus jeune âge, Judith est projetée dans les intrigues diplomatiques et religieuses du IXe siècle. Si ses deux premiers mariages sont imposés par les nécessités politiques de son époque, ils illustrent également les tensions dynastiques et les alliances fragiles entre royaumes carolingiens et anglo-saxons. Ces unions, bien que cruciales pour la stabilité du royaume, marquent le début d’un parcours personnel où Judith finit par s’affranchir des décisions imposées pour faire des choix audacieux.

1. Les alliances politiques : mariage avec Æthelwulf et Æthelbald

En 856, Charles le Chauve organise le mariage de Judith (12 ans)avec Æthelwulf, roi du Wessex, alors âgé de 61 ans. Ce mariage, célébré à Verberie, est une alliance politique stratégique. Le Wessex, royaume anglo-saxon situé au sud de l’Angleterre, est l’une des principales forces opposées aux incursions vikings dans les îles britanniques. En unissant sa fille à Æthelwulf, Charles cherche à consolider un front commun contre les pillards scandinaves, qui menacent également les côtes de la Francie occidentale.En tant que fils de Charlemagne, son rôle de protecteur de la chrétienté légitime son intervention dans les affaires anglo-saxonnes.

Le traité de Verdun, signé treize ans auparavant, avait laissé la Francie occidentale vulnérable, notamment le long de ses frontières septentrionales et occidentales. En formant une alliance avec le Wessex, Charles espère détourner une partie de la pression viking vers l’Angleterre et créer une coopération militaire et diplomatique durable entre les deux royaumes. Judith, en tant que reine consort, symbolise cette alliance.


Le mariage avec Æthelwulf

À 12 ans, Judith est mariée à Æthelwulf, un souverain expérimenté mais bien plus âgé(61 ans). La cérémonie, marquée par le couronnement de Judith, est un geste significatif. En la sacrant reine, une pratique inhabituelle dans les royaumes anglo-saxons, Æthelwulf souligne l’importance de cette union pour son royaume, tout en adoptant une tradition carolingienne qui renforce le prestige de Judith. La cérémonie de mariage est suivie d’une couronnement solennel, un acte symbolique sans précédent pour une reine consort anglaise. Selon les chroniques, Judith est couronnée et ointe, ce qui lui confère un statut inédit pour une épouse royale dans le Wessex. Ce geste reflète l’influence carolingienne et le prestige attaché à la dynastie de Charlemagne.

À la cour du Wessex, Judith introduit les traditions et le faste carolingiens, contribuant à renforcer le rôle symbolique de la royauté anglo-saxonne. Elle joue également un rôle diplomatique en incarnant l’alliance entre les deux royaumes face à une menace commune, bien que sa position reste essentiellement cérémonielle.

Cependant, cette union est de courte durée. Æthelwulf meurt en 858, seulement deux ans après leur mariage, laissant Judith veuve à 14 ans. Son statut de reine douairière, combiné à sa jeunesse et à son héritage carolingien, fait d’elle une figure centrale pour les ambitions politiques de la cour du Wessex.


Un mariage controversé avec Æthelbald

Peu après la mort d’Æthelwulf, Judith épouse son beau-fils, Æthelbald, fils aîné d’Æthelwulf. Cette décision provoque un scandale majeur, car l’union entre une veuve et le fils de son défunt mari est considérée comme incestueuse selon les lois et les traditions chrétiennes de l’époque. Le chroniqueur Asser, biographe d’Alfred le Grand, rapporte que cette alliance a suscité un mépris général, tant au sein de l’Église que parmi l’aristocratie anglo-saxonne.

Æthelbald, jeune et ambitieux, semble avoir vu dans ce mariage une opportunité de renforcer son autorité en s’associant à une princesse carolingienne. Pour Judith, cette union, bien que controversée, garantit sa sécurité et maintient son statut royal au sein du Wessex.

Pour Charles le Chauve, cette situation compromet la réputation de sa fille et de sa maison. En 860, la mort d’Æthelbald met un terme à cette période tumultueuse, mais Judith doit rentrer en Francie avec une réputation fragilisée. Toutefois, ce mariage ne durera pas longtemps : Æthelbald meurt en 860, laissant Judith veuve une seconde fois à seulement 16 ans.


Après la mort d’Æthelbald, Judith retourne à la cour de son père, Charles le Chauve, en Francie occidentale. Son retour marque un tournant dans son parcours, passant d’une reine anglo-saxonne à une jeune femme surveillée et contrôlée par la politique dynastique carolingienne. Charles, soucieux de préserver la réputation de sa fille et de protéger son riche douaire, décide de la placer sous surveillance stricte dans une résidence religieuse à Senlis. Cette réclusion vise à éviter qu’un prétendant opportuniste ne tente d’épouser Judith et d’exploiter son statut prestigieux.

Ainsi, les premières unions de Judith, imposées par des nécessités politiques, reflètent les tensions dynastiques et religieuses du IXᵉ siècle. Mais elles ne sont qu’un prélude à une vie marquée par des décisions audacieuses qui bouleverseront les attentes de son époque.

2. Retour en Francie et réclusion à Senlis

En 860, après la mort d’Æthelbald, roi du Wessex et son second époux, Judith retourne en Francie occidentale. À seulement 16 ans, elle est veuve pour la deuxième fois. Son retour auprès de son père, Charles le Chauve, roi de Francie occidentale, marque une période de transition importante dans sa vie. En tant que fille d’une des plus grandes dynasties européennes, elle représente un atout politique précieux, mais également une source potentielle de complications pour les ambitions royales de son père.


Le contrôle du douaire et des ambitions matrimoniales

Judith, en tant que reine douairière du Wessex, revient en Francie avec un douaire conséquent hérité de ses deux mariages successifs. Ce patrimoine inclut des terres et des richesses significatives, résultat des alliances politiques entre la Francie occidentale et le Wessex. Ces possessions, combinées à son statut de princesse carolingienne, font d’elle une figure hautement convoitée par les nobles de son époque.

Conscient des enjeux, Charles le Chauve cherche à protéger sa fille contre des prétendants opportunistes qui pourraient, en l’épousant, revendiquer une position politique avantageuse ou menacer la stabilité du royaume. De plus, il veut préserver les intérêts dynastiques de sa maison en contrôlant les mariages de Judith pour les aligner avec ses propres objectifs politiques.


Une réclusion stratégique à Senlis

Afin de garder Judith sous son contrôle direct, Charles décide de la placer en réclusion dans une résidence religieuse à Senlis, un bourg royal situé dans le nord de la Francie. Ce choix n’est pas anodin. Les couvents, bien que lieux de prière et de dévotion, étaient souvent utilisés à l’époque comme espaces de confinement pour les femmes nobles, en particulier celles dont les alliances matrimoniales représentaient des enjeux politiques majeurs. En la plaçant à Senlis, Charles s’assure qu’aucun noble ne puisse tenter de l’approcher sans son consentement.


Cette réclusion est également une réponse aux normes sociales et religieuses de l’époque, qui exigeaient qu’une veuve de son rang maintienne une réputation irréprochable. En effet, la double veuvage de Judith, combinée à son mariage controversé avec Æthelbald, avait suscité des critiques dans les cercles religieux et aristocratiques. Isoler Judith permet donc à Charles de restaurer son image et de mieux négocier son avenir matrimonial.


Une réclusion temporaire sous haute surveillance

La résidence religieuse de Senlis n’était pas un cloître permanent pour Judith. Contrairement aux femmes envoyées dans les ordres, elle n’avait pas pris le voile, et son séjour à Senlis était clairement temporaire. Charles, en tant que père et stratège politique, utilisait ce temps pour évaluer les alliances potentielles et les mariages qui pourraient renforcer son pouvoir tout en neutralisant les risques posés par les prétendants non approuvés.


Judith, bien qu’isolée, restait donc au cœur des préoccupations politiques de son père. Elle était surveillée de près par des ecclésiastiques et des membres de la cour, qui rendaient régulièrement compte à Charles de sa sécurité et de ses activités.



Cependant, cette période de confinement à Senlis ne dura pas éternellement. C’est dans ce contexte d’isolement et de contrôle strict que Judith rencontra Baudouin Bras-de-Fer, un noble flamand connu pour son courage et son ambition. Cette rencontre marqua un tournant décisif dans la vie de Judith, qui passa d’un rôle passif imposé par les dynamiques politiques à des décisions personnelles audacieuses.

3. La rencontre avec Baudouin Bras-de-Fer

Après sa réclusion à Senlis, Judith, alors âgée de 16 ans, rencontre Baudouin Bras-de-Fer, un noble flamand d’environ 22 ans. Ce dernier, connu pour son courage et son surnom évocateur, "Bras-de-Fer", est l’un des premiers comtes de Flandre. Originaire d’une région encore en pleine structuration politique, Baudouin appartient à une élite militaire montante qui gagne en importance dans la défense des territoires carolingiens contre les invasions vikings.


Un noble ambitieux

Baudouin, bien que de rang inférieur à Judith, jouit d’une réputation de force et de loyauté. Né autour de 840, il est le fils d’un certain Audacer, probablement issu d’une lignée de chefs locaux. Il a acquis une reconnaissance pour son rôle dans la sécurisation de la Flandre contre les menaces extérieures. En tant que vassal du roi Charles le Chauve, Baudouin est intégré dans les cercles de la cour, bien qu’à une position relativement modeste.


La naissance d’un lien personnel

Le contexte exact de la rencontre entre Judith et Baudouin reste inconnu, mais elle se produit probablement lors d’un déplacement ou dans le cadre des réseaux aristocratiques proches de la cour royale. Les relations entre nobles, même de statuts différents, étaient fréquentes dans le cadre des assemblées féodales ou des missions militaires. Baudouin, impressionné par l’intelligence et la stature de Judith, développe rapidement des sentiments pour elle. Judith, isolée depuis son retour de Wessex et sous surveillance stricte, semble trouver en Baudouin une échappatoire à la vie de contraintes imposées par son père.


Une union perçue comme une menace

Le rapprochement entre Judith et Baudouin est perçu comme une atteinte directe à l’autorité royale de Charles le Chauve. Pour le roi, une union entre sa fille, princesse carolingienne, et un simple vassal est politiquement inacceptable. Une telle alliance pourrait affaiblir la position stratégique de Judith et, par extension, celle de la dynastie carolingienne. En effet, Judith est un atout diplomatique que Charles souhaite réserver à des alliances matrimoniales avec des maisons royales ou princières capables de renforcer son pouvoir.

De plus, l’indépendance affichée par Baudouin et Judith représente un défi symbolique à la hiérarchie féodale. En défiant l’autorité de Charles par leur rapprochement, le couple agit en dehors des normes établies, suscitant une réaction immédiate de la cour. Charles considère cet attachement non seulement comme un acte d’insubordination, mais aussi comme une menace potentielle à la stabilité de ses alliances et à son contrôle sur la Flandre.


Cette relation naissante entre Judith et Baudouin illustre le tournant dans la vie de Judith. Après avoir été l’objet d’un contrôle strict et d’unions imposées par les nécessités politiques, elle s’engage pour la première fois dans une relation dictée par ses propres choix. Cependant, ce défi à l’autorité paternelle et aux conventions féodales du IXe siècle conduit rapidement à une situation de crise, culminant par la fuite du couple et leur appel à l’arbitrage du pape Nicolas Ier.

4. Une fuite audacieuse et le soutien du pape

En 862, confrontés à l’opposition intransigeante de Charles le Chauve, roi de Francie occidentale, Judith et Baudouin Bras-de-Fer prennent une décision risquée et audacieuse : fuir ensemble. Ce choix marque un tournant dans la vie de Judith, jusqu’alors largement dictée par les exigences politiques de son père. Il met également en lumière les tensions entre l’autorité royale, les ambitions des vassaux et les aspirations personnelles.


Un acte de défiance envers le roi

Le refus de Charles le Chauve de reconnaître l’union entre Judith et Baudouin repose sur des considérations politiques et stratégiques. En tant que princesse carolingienne et veuve de deux rois anglo-saxons, Judith est un atout diplomatique de premier ordre. Son mariage avec Baudouin, un simple comte de rang modeste, est perçu comme une menace pour l’autorité royale et l’équilibre des alliances carolingiennes. Charles redoute qu’une telle union renforce de manière disproportionnée la position de Baudouin en Flandre, une région stratégique pour la défense du royaume contre les invasions vikings.


Malgré cette opposition, le couple, animé par un attachement réciproque, décide de fuir vers Rome, en quête de soutien auprès du pape Nicolas Ier, l’une des figures religieuses et politiques les plus influentes de l’époque.


Un voyage périlleux jusqu’à Rome

Le voyage de Judith et Baudouin jusqu’à Rome est une entreprise ambitieuse et dangereuse. Les routes médiévales, souvent mal entretenues, exposent les voyageurs à de multiples risques, notamment les bandits, les intempéries et les conditions précaires. En parcourant des centaines de kilomètres pour atteindre le siège de la papauté, le couple démontre une détermination sans faille.


La fuite de Judith avec Baudouin Bras-de-Fer en 862 s’inscrit dans ce contexte de tensions politiques et militaires. La Flandre, où Baudouin établira son pouvoir, est une région essentielle pour la défense du royaume contre les Vikings. En s’unissant à Baudouin, Judith prend part à un projet qui s’avérera décisif pour stabiliser cette région. Cependant, leur union représente un défi direct à l’autorité de Charles, qui craint de perdre le contrôle sur une zone si stratégique.


L’objectif de cette démarche est clair : obtenir la légitimation de leur union auprès du pape, afin de contrer l’opposition de Charles le Chauve. À cette époque, le pape joue un rôle clé dans l’arbitrage des conflits politiques et familiaux des grandes dynasties européennes, en raison de son autorité morale et de son influence sur les affaires terrestres.


Le soutien décisif du pape Nicolas Ier

Arrivés à Rome, Judith et Baudouin présentent leur requête au pape Nicolas Ier, soulignant leur amour mutuel et leur volonté de se conformer aux normes chrétiennes en faisant bénir leur union. Connu pour son sens de la justice et son indépendance vis-à-vis des autorités laïques, Nicolas Ier décide de soutenir leur cause.


Le pape plaide directement auprès de Charles le Chauve, l’exhortant à accepter ce mariage au nom de la paix familiale et de la cohésion du royaume. Nicolas Ier, qui entretient une relation diplomatique étroite avec la cour carolingienne, met en avant les devoirs d’un roi chrétien, y compris la nécessité de pardonner et de respecter les choix personnels de ses proches. Son intervention illustre le rôle crucial de l’Église dans la médiation des conflits au sein des dynasties médiévales.


Une légitimation après de longues négociations

Face à la pression morale exercée par le pape Nicolas Ier, Charles le Chauve finit par céder. Après des négociations prolongées, il reconnaît officiellement l’union entre Judith et Baudouin, légitimant ainsi leur mariage. Cette décision marque une rare victoire pour Judith, qui parvient à faire valoir ses choix personnels malgré les résistances politiques et familiales.


Ce mariage, désormais reconnu, confère à Baudouin une légitimité accrue en tant que noble flamand, tout en consolidant sa position au sein du système féodal carolingien. Pour Judith, il s’agit d’un tournant décisif : elle passe du rôle de princesse soumise à celui d’une femme ayant su imposer ses choix dans un cadre rigide et hiérarchisé.



Grâce à l’intervention du pape et à la reconnaissance de Charles le Chauve, Judith et Baudouin s’installent en Flandre, où ils jettent les bases d’une dynastie qui jouera un rôle clé dans l’histoire médiévale. Ce mariage, à la fois une affirmation personnelle et un compromis politique, marque le début d’une nouvelle ère pour la région flamande, au cœur des tensions géopolitiques du IXᵉ siècle.

5. La fondation de la dynastie flamande

Après la reconnaissance officielle de leur mariage par Charles le Chauve et l’intervention décisive du pape Nicolas Ier, Judith et Baudouin Bras-de-Fer s’installent en Flandre. Cette région, située aux confins nord-ouest de la Francie occidentale, constitue un territoire stratégique en raison de sa position frontalière avec la mer du Nord et des royaumes voisins. À l’époque, la Flandre est encore en cours de structuration politique et territoriale, et elle souffre régulièrement des incursions vikings. Judith et Baudouin jouent un rôle central dans l’organisation et la défense de cette région, jetant ainsi les bases d’une dynastie puissante.


L’établissement en Flandre : une région stratégique

Baudouin reçoit de Charles le Chauve des terres en Flandre, probablement en compensation et pour apaiser les tensions qui ont entouré son mariage avec Judith. Ces terres sont situées dans une région vulnérable aux attaques vikings, ce qui confère à Baudouin une responsabilité militaire cruciale : protéger la frontière septentrionale du royaume et maintenir l’ordre dans une zone exposée aux conflits. Ce rôle stratégique renforce progressivement la légitimité de Baudouin en tant que seigneur local et lui permet de consolider son autorité sur le territoire.


En installant Judith et Baudouin en Flandre, Charles espère également stabiliser cette région et en faire un rempart contre les invasions. En tant que comte de Flandre, Baudouin établit sa résidence principale à Bruges, une ville qui deviendra plus tard un centre économique majeur en Europe médiévale.


La naissance d’une dynastie

De l’union entre Judith et Baudouin naît une descendance qui consolidera leur héritage. Leur fils aîné, Baudouin II, leur succède comme comte de Flandre après la mort de son père en 879. Baudouin II poursuit l’œuvre de son père en renforçant les fortifications contre les Vikings et en établissant des alliances stratégiques, notamment par son mariage avec Ælfthryth, fille d’Alfred le Grand, roi du Wessex. Ce mariage renforce les liens entre la Flandre et l’Angleterre, illustrant le rôle de la dynastie dans les relations internationales de l’époque.

Grâce à leurs efforts pour sécuriser la région et développer les infrastructures locales, Judith et Baudouin sont considérés comme les fondateurs de la dynastie comtale de Flandre, qui jouera un rôle majeur dans l’histoire médiévale européenne.


Une dynastie au service de la stabilisation régionale

La dynastie flamande fondée par Judith et Baudouin s’impose rapidement comme un acteur clé dans la stabilisation de la région. En renforçant les défenses côtières et en établissant des alliances solides avec les royaumes voisins, elle contribue à limiter les incursions vikings et à structurer un territoire jusqu’alors fragmenté. La Flandre devient un comté prospère et influent, à la croisée des routes commerciales entre le nord et le sud de l’Europe.


En outre, la position géographique stratégique de la Flandre lui permet de jouer un rôle d’intermédiaire entre la Francie occidentale, l’Angleterre et les royaumes scandinaves, facilitant ainsi des échanges économiques et politiques cruciaux pour la période.



L’établissement de Judith et Baudouin en Flandre marque le début d’une dynastie qui laissera une empreinte durable sur l’histoire européenne. À travers leurs descendants, notamment Guillaume le Conquérant, l’influence de cette dynastie s’étendra bien au-delà des frontières flamandes. Ce mariage, qui avait initialement suscité des controverses, s’avère être l’un des piliers de la stabilité et de la prospérité régionales au Moyen Âge.

6. Un héritage extraordinaire

L’histoire de Judith de Francie occidentale ne s’arrête pas à son rôle dans la fondation de la dynastie comtale de Flandre. À travers ses descendants, son influence s’étend bien au-delà des frontières de la Francie occidentale et de la Flandre, marquant durablement l’histoire européenne. Judith et Baudouin Bras-de-Fer deviennent les ancêtres directs de certaines des figures les plus influentes du Moyen Âge, notamment Guillaume le Conquérant, duc de Normandie et conquérant de l’Angleterre.


Cependant, l’impact de Judith dépasse largement cette seule figure historique. À travers les dynasties qu’elle a contribué à fonder, son héritage s’étend profondément dans les relations politiques, militaires et économiques de l’Europe médiévale. La Flandre, sous ses descendants, devient une principauté stratégique qui relie la Francie, l’Angleterre et la Normandie. Les comtes de Flandre, par leur rôle dans la protection des frontières et leur influence commerciale, sont au cœur des échanges européens.


Le mariage de Baudouin II avec Ælfthryth, fille du roi Alfred le Grand du Wessex, illustre ces relations complexes. Cette union crée un lien direct entre la Flandre et l’Angleterre, facilitant à la fois les alliances militaires et les échanges économiques. Les ports flamands deviennent des centres névralgiques pour le commerce de la laine anglaise, et ces interactions posent les bases d’une prospérité durable pour la région.

L’influence de Judith s’étend également à la Normandie, notamment par son petit-fils Guillaume le Conquérant. Le mariage de ce dernier avec Mathilde de Flandre, une autre descendante de Judith, renforce l’alliance entre la Normandie et la Flandre. Ces liens dynastiques jouent un rôle crucial dans la préparation de la conquête de l’Angleterre en 1066, consolidant ainsi l’héritage politique et militaire de Judith dans toute l’Europe."


Une lignée prestigieuse

De l’union entre Judith et Baudouin naît Baudouin II, qui succède à son père comme comte de Flandre. Par son mariage avec Ælfthryth, fille d’Alfred le Grand, roi du Wessex, Baudouin II renforce les liens entre la Flandre et l’Angleterre, consolidant ainsi les bases d’une lignée prestigieuse. Ce mariage est particulièrement significatif dans le contexte des relations entre la Francie occidentale et l’Angleterre, alors confrontées aux menaces vikings.


Leur descendance continue de s’étendre et d’influencer les dynasties européennes. Les comtes de Flandre deviennent progressivement des acteurs clés dans les dynamiques politiques et économiques de l’Europe médiévale, notamment grâce à la prospérité commerciale de la région et à sa position stratégique.


Judith, ancêtre de Guillaume le Conquérant

L’un des héritiers les plus célèbres de Judith est Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, qui en 1066 mène la conquête de l’Angleterre après sa victoire à la bataille de Hastings. À travers les générations, la lignée de Judith s’étend jusqu’à Guillaume, soulignant l’importance de ses décisions matrimoniales et politiques dans l’histoire européenne. Guillaume, en tant que descendant des comtes de Flandre et des rois carolingiens, bénéficie de cet héritage pour légitimer ses revendications sur le trône d’Angleterre.


Un impact durable

La connexion entre Judith, Baudouin Bras-de-Fer et Guillaume le Conquérant illustre la manière dont les dynasties médiévales étaient intrinsèquement liées par des mariages stratégiques et des alliances politiques. Les choix de Judith, bien qu’imposés dans ses premières unions, prennent un sens plus large lorsqu’on observe l’impact de sa lignée sur l’Europe médiévale. Par son rôle dans la fondation de la dynastie flamande et à travers ses descendants, Judith contribue à façonner l’histoire politique, militaire et économique du continent.


Ainsi, Judith incarne un destin complexe, marqué à la fois par des unions dictées par les nécessités politiques et des décisions audacieuses qui reflètent les tensions dynastiques et religieuses du IXᵉ siècle. En dépit des contraintes imposées par son rang et son époque, elle a su marquer l’histoire à travers son rôle de fondatrice et par l’héritage de sa lignée, devenant une figure clé dans les dynamiques

Conclusion

Judith de Francie occidentale n’était pas seulement une reine ou une comtesse. Fille d’une des plus grandes dynasties européennes, elle incarne un destin marqué par des alliances imposées et des choix audacieux. Si ses deux premiers mariages furent dictés par les nécessités politiques de son époque, ils ont également témoigné des tensions dynastiques et religieuses du IXᵉ siècle.


Cependant, Judith ne s’est pas contentée d’être une simple pièce sur l’échiquier politique de son père. En s’unissant à Baudouin Bras-de-Fer, contre l’avis royal, elle a défié les conventions, affirmé son indépendance et ouvert la voie à la fondation d’une dynastie qui marquera durablement l’Europe médiévale. À travers ses descendants, notamment Guillaume le Conquérant, elle est à l’origine d’un héritage qui s’étend bien au-delà des frontières de la Flandre, façonnant les relations politiques, économiques et militaires de l’Europe.


Par son courage, sa résilience et son intelligence, Judith s’impose comme une figure incontournable de l’histoire médiévale, dont les choix personnels et politiques continuent de résonner dans l’histoire européenne.




Page du Psautier d'Utrecht (vers 820), montrant des illustrations expressives et dynamiques inspirées des Psaumes bibliques. Cette enluminure, dans le style typique de l’époque carolingienne, combine des scènes narratives et symboliques : un scribe à son pupitre, des figures religieuses, et des éléments paysagers détaillés, dont un dragon symbolisant le mal. Le manuscrit, produit sous Louis le Pieux, témoigne de l’intensité spirituelle et de l’innovation artistique du Haut Moyen Âge. Collection : Psalterium Latinum, HSS: Hs 32 dl 1-2.
Page du Psautier d'Utrecht (vers 820), montrant des illustrations expressives et dynamiques inspirées des Psaumes bibliques. Cette enluminure, dans le style typique de l’époque carolingienne, combine des scènes narratives et symboliques : un scribe à son pupitre, des figures religieuses, et des éléments paysagers détaillés, dont un dragon symbolisant le mal. Le manuscrit, produit sous Louis le Pieux, témoigne de l’intensité spirituelle et de l’innovation artistique du Haut Moyen Âge. Collection : Psalterium Latinum, HSS: Hs 32 dl 1-2.


Page du Psautier d'Utrecht (vers 820), manuscrit carolingien illustré dans un style vivant et expressif. Cette enluminure représente des scènes symboliques inspirées des Psaumes, mêlant des figures bibliques et des allégories visuelles. Produit sous le règne de Louis le Pieux, fils de Charlemagne, ce manuscrit illustre la richesse artistique et spirituelle de l'époque carolingienne. Collection : Psalterium Latinum, HSS: Hs 32 dl 1-2.
Page du Psautier d'Utrecht (vers 820), manuscrit carolingien illustré dans un style vivant et expressif. Cette enluminure représente des scènes symboliques inspirées des Psaumes, mêlant des figures bibliques et des allégories visuelles. Produit sous le règne de Louis le Pieux, fils de Charlemagne, ce manuscrit illustre la richesse artistique et spirituelle de l'époque carolingienne. Collection : Psalterium Latinum, HSS: Hs 32 dl 1-2.


Page extraite de l’Évangéliaire de Charlemagne (ou de Godescalc), représentant le Christ en majesté. Ce manuscrit, commandé par Charlemagne à la fin du VIIIᵉ siècle, illustre l’art carolingien à son apogée, mêlant influences byzantines et mérovingiennes. Le Christ, assis sur un trône orné, bénit de la main droite et tient l’Évangile de la gauche, symbolisant son rôle de souverain spirituel. Les détails ornés, les motifs végétaux et les lettres dorées soulignent la richesse et le prestige associés à ce manuscrit, destiné à célébrer la puissance de l’Empire carolingien.
Page extraite de l’Évangéliaire de Charlemagne (ou de Godescalc), représentant le Christ en majesté. Ce manuscrit, commandé par Charlemagne à la fin du VIIIᵉ siècle, illustre l’art carolingien à son apogée, mêlant influences byzantines et mérovingiennes. Le Christ, assis sur un trône orné, bénit de la main droite et tient l’Évangile de la gauche, symbolisant son rôle de souverain spirituel. Les détails ornés, les motifs végétaux et les lettres dorées soulignent la richesse et le prestige associés à ce manuscrit, destiné à célébrer la puissance de l’Empire carolingien.


Charles le Chauve, représenté en majesté sur le folio 5v du Codex Aureus de Saint-Emmeran, manuscrit d'une richesse exceptionnelle commandé par l’empereur lui-même au IXᵉ siècle. Assis sur un trône somptueux sous une arche ornée, il est entouré d'anges et de figures symbolisant la protection divine et la puissance terrestre. Ce chef-d'œuvre de l’enluminure carolingienne illustre le rôle central de Charles dans la perpétuation de l’héritage impérial de Charlemagne, mêlant art, religion et autorité. C'est Charles le Chauve, empereur du Saint-Empire romain germanique, qui a commandé le Codex Aureus de Saint-Emmeran au IXᵉ siècle. Il régna sur la Francie occidentale à partir de 843 et devint empereur en 875. Ce manuscrit somptueux témoigne de son désir d’affirmer son autorité impériale et de se présenter comme le continuateur légitime de l’œuvre de son grand-père Charlemagne.
Charles le Chauve, représenté en majesté sur le folio 5v du Codex Aureus de Saint-Emmeran, manuscrit d'une richesse exceptionnelle commandé par l’empereur lui-même au IXᵉ siècle. Assis sur un trône somptueux sous une arche ornée, il est entouré d'anges et de figures symbolisant la protection divine et la puissance terrestre. Ce chef-d'œuvre de l’enluminure carolingienne illustre le rôle central de Charles dans la perpétuation de l’héritage impérial de Charlemagne, mêlant art, religion et autorité. C'est Charles le Chauve, empereur du Saint-Empire romain germanique, qui a commandé le Codex Aureus de Saint-Emmeran au IXᵉ siècle. Il régna sur la Francie occidentale à partir de 843 et devint empereur en 875. Ce manuscrit somptueux témoigne de son désir d’affirmer son autorité impériale et de se présenter comme le continuateur légitime de l’œuvre de son grand-père Charlemagne.

Richilde de Provence, représentée dans une enluminure médiévale, est ici couronnée en tant qu’impératrice. Bien que cette image ne représente pas directement Judith de Francie, elle illustre le rôle symbolique des reines et impératrices dans les alliances politiques et les dynamiques de pouvoir carolingiennes. Ce type d’iconographie peut servir à évoquer les mariages royaux de Judith, notamment ses unions avec Æthelwulf et Æthelbald, qui furent des instruments stratégiques au service des ambitions politiques de Charles le Chauve.
Richilde de Provence, représentée dans une enluminure médiévale, est ici couronnée en tant qu’impératrice. Bien que cette image ne représente pas directement Judith de Francie, elle illustre le rôle symbolique des reines et impératrices dans les alliances politiques et les dynamiques de pouvoir carolingiennes. Ce type d’iconographie peut servir à évoquer les mariages royaux de Judith, notamment ses unions avec Æthelwulf et Æthelbald, qui furent des instruments stratégiques au service des ambitions politiques de Charles le Chauve.


Carte illustrant la division de l’Empire carolingien suite au traité de Verdun en 843. Ce traité marque le partage de l’empire entre les trois petits-fils de Charlemagne : Charles le Chauve (en rouge) obtient la Francie occidentale, Lothaire (en vert) reçoit la Francie médiane, incluant la Lotharingie et l’Italie du Nord, et Louis le Germanique (en jaune) gouverne la Francie orientale. Cette partition pose les bases des tensions politiques et territoriales entre ces royaumes, notamment dans le contexte des invasions vikings et des luttes dynastiques.
Carte illustrant la division de l’Empire carolingien suite au traité de Verdun en 843. Ce traité marque le partage de l’empire entre les trois petits-fils de Charlemagne : Charles le Chauve (en rouge) obtient la Francie occidentale, Lothaire (en vert) reçoit la Francie médiane, incluant la Lotharingie et l’Italie du Nord, et Louis le Germanique (en jaune) gouverne la Francie orientale. Cette partition pose les bases des tensions politiques et territoriales entre ces royaumes, notamment dans le contexte des invasions vikings et des luttes dynastiques.


Carte illustrant l’expansion des Vikings et leurs incursions en Europe entre le VIIIᵉ et le XIᵉ siècle. Les zones en rouge foncé marquent les établissements les plus anciens, tandis que les couleurs plus claires montrent les régions colonisées ou exposées aux raids réguliers. Cette menace viking persistante a poussé Charles le Chauve, roi de Francie occidentale, et Æthelwulf, roi du Wessex, à former une alliance stratégique, scellée par le mariage de Judith avec Æthelwulf, afin de renforcer la défense de leurs royaumes respectifs.
Carte illustrant l’expansion des Vikings et leurs incursions en Europe entre le VIIIᵉ et le XIᵉ siècle. Les zones en rouge foncé marquent les établissements les plus anciens, tandis que les couleurs plus claires montrent les régions colonisées ou exposées aux raids réguliers. Cette menace viking persistante a poussé Charles le Chauve, roi de Francie occidentale, et Æthelwulf, roi du Wessex, à former une alliance stratégique, scellée par le mariage de Judith avec Æthelwulf, afin de renforcer la défense de leurs royaumes respectifs.


Le trône de Charlemagne dans la chapelle palatine d’Aix-la-Chapelle, un symbole puissant de l’autorité impériale carolingienne. Situé au cœur de l’église construite vers 800, ce trône en marbre, simple mais imposant, était le siège du pouvoir de Charlemagne, utilisé lors des cérémonies de couronnement. La chapelle palatine, chef-d'œuvre de l’architecture carolingienne, témoigne de l’ambition de Charlemagne de restaurer la grandeur de l’Empire romain et d’unifier l’Europe sous une autorité chrétienne.
Le trône de Charlemagne dans la chapelle palatine d’Aix-la-Chapelle, un symbole puissant de l’autorité impériale carolingienne. Situé au cœur de l’église construite vers 800, ce trône en marbre, simple mais imposant, était le siège du pouvoir de Charlemagne, utilisé lors des cérémonies de couronnement. La chapelle palatine, chef-d'œuvre de l’architecture carolingienne, témoigne de l’ambition de Charlemagne de restaurer la grandeur de l’Empire romain et d’unifier l’Europe sous une autorité chrétienne.


Ce sceau représente Charles II le Chauve, roi de Francie occidentale, portant une couronne et inscrit dans une légende circulaire en latin : "Gratia Dei Rex" (Roi par la grâce de Dieu). Utilisé pour authentifier des documents officiels, ce sceau symbolise l’autorité royale et la continuité de l’héritage carolingien. Conservé aux Archives Nationales, il est une précieuse relique de l’administration médiévale et du pouvoir de Charles le Chauve.
Ce sceau représente Charles II le Chauve, roi de Francie occidentale, portant une couronne et inscrit dans une légende circulaire en latin : "Gratia Dei Rex" (Roi par la grâce de Dieu). Utilisé pour authentifier des documents officiels, ce sceau symbolise l’autorité royale et la continuité de l’héritage carolingien. Conservé aux Archives Nationales, il est une précieuse relique de l’administration médiévale et du pouvoir de Charles le Chauve.



Grammaire enseignant aux élèves. Cette illustration, tirée d'une copie des Noces de Philologie et de Mercure de Martianus Capella (Ve siècle), représente la personnification allégorique de la Grammaire. Ce manuscrit du Xe siècle, conservé à Fleury, illustre les sept arts libéraux enseignés au Moyen Âge. La Grammaire, symboliquement assise et tenant une férule, transmet son savoir à des élèves munis de tablettes, soulignant l'importance de l'éducation dans la tradition intellectuelle médiévale. Ce type de représentation n'évoque pas une figure historique réelle, mais une discipline intellectuelle fondamentale de l'époque. Cette image reflète également l’effort des monastères carolingiens pour préserver et transmettre les connaissances dans un contexte de réorganisation face aux défis, notamment les incursions vikings.
Grammaire enseignant aux élèves. Cette illustration, tirée d'une copie des Noces de Philologie et de Mercure de Martianus Capella (Ve siècle), représente la personnification allégorique de la Grammaire. Ce manuscrit du Xe siècle, conservé à Fleury, illustre les sept arts libéraux enseignés au Moyen Âge. La Grammaire, symboliquement assise et tenant une férule, transmet son savoir à des élèves munis de tablettes, soulignant l'importance de l'éducation dans la tradition intellectuelle médiévale. Ce type de représentation n'évoque pas une figure historique réelle, mais une discipline intellectuelle fondamentale de l'époque. Cette image reflète également l’effort des monastères carolingiens pour préserver et transmettre les connaissances dans un contexte de réorganisation face aux défis, notamment les incursions vikings.



"Mariage de Baudouin Iᵉʳ Bras de Fer et Judith de France." Cette enluminure, tirée du manuscrit Latin 4915 (f.325) conservé à la Bibliothèque nationale de France, représente la cérémonie nuptiale entre Baudouin Bras de Fer, premier comte de Flandre, et Judith, fille de Charles le Chauve. Ce mariage, survenu au IXᵉ siècle, symbolise une alliance politique audacieuse, marquant le début de la dynastie flamande. Cette image témoigne également de l’importance des unions royales dans la consolidation des territoires et le renforcement des dynasties médiévales.
"Mariage de Baudouin Iᵉʳ Bras de Fer et Judith de France." Cette enluminure, tirée du manuscrit Latin 4915 (f.325) conservé à la Bibliothèque nationale de France, représente la cérémonie nuptiale entre Baudouin Bras de Fer, premier comte de Flandre, et Judith, fille de Charles le Chauve. Ce mariage, survenu au IXᵉ siècle, symbolise une alliance politique audacieuse, marquant le début de la dynastie flamande. Cette image témoigne également de l’importance des unions royales dans la consolidation des territoires et le renforcement des dynasties médiévales.


Baudouin Bras-de-Fer et Judith de France Ce tableau, réalisé par Arnould de Vuez au début du XVIIIᵉ siècle (entre 1712 et 1714), représente Baudouin Bras-de-Fer, premier comte de Flandre, et son épouse Judith de France, fille de Charles le Chauve. Peinte à l'huile sur bois, l'œuvre met en scène Baudouin en armure, tenant un bouclier orné d'armoiries, en conversation avec Judith, assise et vêtue de manière royale. Ce portrait allégorique illustre l'union stratégique et légendaire qui donna naissance à la dynastie comtale de Flandre. L'œuvre est conservée au musée des Beaux-Arts de Lille (inv. P 1126) et constitue un exemple remarquable de la manière dont les figures historiques furent idéalisées dans l'art des siècles postérieurs.
Baudouin Bras-de-Fer et Judith de France Ce tableau, réalisé par Arnould de Vuez au début du XVIIIᵉ siècle (entre 1712 et 1714), représente Baudouin Bras-de-Fer, premier comte de Flandre, et son épouse Judith de France, fille de Charles le Chauve. Peinte à l'huile sur bois, l'œuvre met en scène Baudouin en armure, tenant un bouclier orné d'armoiries, en conversation avec Judith, assise et vêtue de manière royale. Ce portrait allégorique illustre l'union stratégique et légendaire qui donna naissance à la dynastie comtale de Flandre. L'œuvre est conservée au musée des Beaux-Arts de Lille (inv. P 1126) et constitue un exemple remarquable de la manière dont les figures historiques furent idéalisées dans l'art des siècles postérieurs.


Représentation de Baudouin Bras-de-Fer et Judith de Francie occidentale, unissant leurs destins à travers une alliance audacieuse au IXᵉ siècle. Ce tableau illustre symboliquement l'union entre le noble flamand et la fille de Charles le Chauve, marquant le début de la dynastie comtale de Flandre. Les armoiries présentes évoquent la lignée prestigieuse qui en découlera, liant la Flandre à l'histoire européenne.
Représentation de Baudouin Bras-de-Fer et Judith de Francie occidentale, unissant leurs destins à travers une alliance audacieuse au IXᵉ siècle. Ce tableau illustre symboliquement l'union entre le noble flamand et la fille de Charles le Chauve, marquant le début de la dynastie comtale de Flandre. Les armoiries présentes évoquent la lignée prestigieuse qui en découlera, liant la Flandre à l'histoire européenne.



Tapisserie de Bayeux - Scène 23 (détail) : Guillaume le Conquérant - Cette représentation iconique montre Guillaume dans une posture d’autorité, reflétant son rôle central dans la conquête de l’Angleterre en 1066. La tapisserie illustre les exploits de ce descendant de Judith, témoignage visuel de l’influence durable de sa lignée sur l’histoire médiévale.
Tapisserie de Bayeux - Scène 23 (détail) : Guillaume le Conquérant - Cette représentation iconique montre Guillaume dans une posture d’autorité, reflétant son rôle central dans la conquête de l’Angleterre en 1066. La tapisserie illustre les exploits de ce descendant de Judith, témoignage visuel de l’influence durable de sa lignée sur l’histoire médiévale.



« Le duc de Normandie Guillaume le Bâtard vainquit les Français à la bataille de Mortemer et envoya un messager au roi Henri de France vaincu. » - Cette illustration issue des Chroniques de Saint-Denis (XIVᵉ siècle) met en lumière l’ascension et les victoires militaires de Guillaume le Conquérant, descendant de Judith de Francie et Baudouin Bras-de-Fer, soulignant l’impact durable de cette lignée dans l’histoire européenne.
« Le duc de Normandie Guillaume le Bâtard vainquit les Français à la bataille de Mortemer et envoya un messager au roi Henri de France vaincu. » - Cette illustration issue des Chroniques de Saint-Denis (XIVᵉ siècle) met en lumière l’ascension et les victoires militaires de Guillaume le Conquérant, descendant de Judith de Francie et Baudouin Bras-de-Fer, soulignant l’impact durable de cette lignée dans l’histoire européenne.


 À la croisée de l’histoire et des hypothèses, l’abbaye Saint-Rémi de Senlis, fondée en 795, pourrait être le lieu où Judith de Francie fut placée sous protection par son père, Charles le Chauve. Bien qu’aucune source définitive ne confirme ce fait, les recherches historiques mettent en lumière le rôle crucial des monastères féminins dans les stratégies dynastiques de l’époque carolingienne. Une énigme historique qui soulève autant de questions qu’elle fascine.
À la croisée de l’histoire et des hypothèses, l’abbaye Saint-Rémi de Senlis, fondée en 795, pourrait être le lieu où Judith de Francie fut placée sous protection par son père, Charles le Chauve. Bien qu’aucune source définitive ne confirme ce fait, les recherches historiques mettent en lumière le rôle crucial des monastères féminins dans les stratégies dynastiques de l’époque carolingienne. Une énigme historique qui soulève autant de questions qu’elle fascine.

 À la croisée de l’histoire et des hypothèses, l’abbaye Saint-Rémi de Senlis, fondée en 795, pourrait être le lieu où Judith de Francie fut placée sous protection par son père, Charles le Chauve. Bien qu’aucune source définitive ne confirme ce fait, les recherches historiques mettent en lumière le rôle crucial des monastères féminins dans les stratégies dynastiques de l’époque carolingienne. Une énigme historique qui soulève autant de questions qu’elle fascine.
À la croisée de l’histoire et des hypothèses, l’abbaye Saint-Rémi de Senlis, fondée en 795, pourrait être le lieu où Judith de Francie fut placée sous protection par son père, Charles le Chauve. Bien qu’aucune source définitive ne confirme ce fait, les recherches historiques mettent en lumière le rôle crucial des monastères féminins dans les stratégies dynastiques de l’époque carolingienne. Une énigme historique qui soulève autant de questions qu’elle fascine.


Bibliographie pour l'article sur Judith de Francie


Ouvrages généraux sur les Carolingiens et le Haut Moyen Âge :

  • Favier, Jean. Charlemagne. Paris : Fayard, 1999.

  • Fouracre, Paul (dir.). The New Cambridge Medieval History, Vol. II: c. 700 – c. 900. Cambridge : Cambridge University Press, 1995.

  • Nelson, Janet L. Charles the Bald. London : Longman, 1992.


Études spécifiques sur Judith et les dynasties carolingiennes :

  • Bougard, François. Les Carolingiens et le pouvoir royal. Paris : Presses universitaires de France, 2011.

  • Stafford, Pauline. Queen Emma and Queen Edith: Queenship and Women’s Power in Eleventh-Century England. Cambridge : Cambridge University Press, 1997.


Articles académiques :

  • Asser, Alfred. Life of King Alfred. Édition annotée par Simon Keynes et Michael Lapidge, Harmondsworth : Penguin Classics, 1983. [Mention du scandale du mariage avec Æthelbald].

  • Nelson, Janet L. "The Frankish Kingdoms and the Carolingian Empire." Dans The Cambridge History of Medieval Political Thought c. 350–c. 1450, sous la direction de J. H. Burns, pp. 140–172. Cambridge : Cambridge University Press, 1988.


Ouvrages sur Baudouin Bras-de-Fer et la Flandre :

  • Dhondt, Jan. Les origines des principautés territoriales en France (XIᵉ siècle). Bruxelles : Éditions de l’Université de Bruxelles, 1948.

  • Verhulst, Adriaan. The Rise of Cities in North-West Europe. Cambridge : Cambridge University Press, 1999.


Sources primaires et chroniques médiévales :

  • Asser, Gesta Ælfredi (Les actes d'Alfred), trad. et éd. Simon Keynes et Michael Lapidge.

  • Annales de Saint-Bertin, dans Les Grandes Chroniques de France, Paris : Belles Lettres, édition critique par Jules-Joseph Briois, 2015.


Études sur l’héritage de Judith :

  • Chibnall, Marjorie. The Normans. Oxford : Blackwell Publishers, 2000. [Lien avec Guillaume le Conquérant].

  • Bates, David. William the Conqueror. New Haven : Yale University Press, 2016.


Bases de données et ressources numériques :

  • Europeana.eu : Archives numérisées sur les Carolingiens et la dynastie flamande.

  • Gallica.bnf.fr : Manuscrits carolingiens et textes relatifs à Judith et à Baudouin Bras-de-Fer.

  • Persée.fr : Articles académiques sur les alliances carolingiennes et la diplomatie du IXᵉ siècle.




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