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Jeanne d'Arc : Une figure emblématique de l'histoire de France


Interprétation personnelle de Jeanne d'Arc © Ivy Cousin | STORIES OF IVY
Interprétation personnelle de Jeanne d'Arc © Ivy Cousin | STORIES OF IVY

Depuis des siècles, Jeanne d'Arc incarne la quintessence de l'héroïsme et de la détermination au sein de l'histoire de France. Cette jeune paysanne du XVe siècle, qui a entendu des voix célestes et a guidé les troupes françaises lors de la guerre de Cent Ans, est devenue une icône nationale, symbole de résistance, de



Cet article explore la vie fascinante de Jeanne d'Arc, depuis ses modestes débuts à Domrémy jusqu'à son tragique destin sur le bûcher. Nous découvrirons son éducation, ses premières manifestations de foi, ainsi que les missions qui lui ont été confiées par les voix divines. Les campagnes militaires qu'elle a menées et les batailles décisives auxquelles elle a participé seront également mises en lumière.


Le procès de Jeanne d'Arc, sa condamnation et son exécution suscitent encore aujourd'hui de nombreuses questions et controverses. Nous étudierons les circonstances entourant son arrestation, le déroulement du procès ecclésiastique à Rouen et les accusations qui ont été portées contre elle. Nous réfléchirons également à l'évolution de son image dans l'historiographie et aux débats qui persistent quant à sa mission et à ses motivations.


Enfin, nous examinerons l'héritage laissé par Jeanne d'Arc et son impact sur la société française. Son influence politique, religieuse et culturelle sera analysée, tout comme les différentes représentations artistiques qui ont été consacrées à sa mémoire à travers les siècles.


Cet article vous invite à plonger dans l'univers captivant de Jeanne d'Arc, à la découverte d'une femme exceptionnelle qui a marqué l'histoire de France de manière indélébile. Sa détermination et son sacrifice continuent d'inspirer et de fasciner, faisant d'elle une figure emblématique qui transcende les époques et les frontières.



SOMMAIRE


  • Contexte historique : La guerre de Cent Ans et la situation de la France au XVe siècle

  • Présentation de Jeanne d'Arc et de son importance historique


  • Son enfance à Domrémy et son éducation

  • Les premières manifestations de sa foi et de ses visions


  • Les voix divines : Archanges et saintes

  • La rencontre avec le dauphin Charles VII et sa mission de libération de la France

  • Ses campagnes militaires et les batailles décisives


  • Les circonstances de son arrestation et son emprisonnement

  • Le procès ecclésiastique à Rouen : Accusations, interrogatoires et défense de Jeanne

  • La condamnation et l'exécution de Jeanne d'Arc sur le bûcher


  • Les réactions à sa mort et la réhabilitation posthume

  • L'impact politique, religieux et culturel de Jeanne d'Arc en France et à l'étranger

  • Les représentations artistiques de Jeanne d'Arc à travers les siècles


  • L'évolution de l'interprétation de Jeanne d'Arc par les historiens

  • Les débats autour de sa figure, de sa mission et de ses motivations


  • Les différentes facettes de sa symbolique : patriotisme, foi religieuse, résistance, genre

  • Son impact sur la société française et son utilisation politique au fil du temps


  • Bilan de l'importance de Jeanne d'Arc dans l'histoire de France

  • Son héritage et sa place dans la mémoire collective



1| Introduction


La figure de Jeanne d'Arc occupe une place unique et emblématique dans l'histoire de France. Née au XVème siècle, elle a marqué les esprits par son rôle crucial pendant la guerre de Cent Ans et son influence durable sur la société française. Pour comprendre pleinement l'importance de Jeanne d'Arc, il est essentiel de replacer son parcours dans le contexte historique de l'époque.


La guerre de Cent Ans, qui a duré de 1337 à 1453, a été un conflit majeur opposant les royaumes de France et d'Angleterre. La France, affaiblie par des divisions internes et des conflits de succession, était en proie aux invasions anglaises et aux revendications territoriales. C'est dans ce contexte troublé que Jeanne d'Arc a émergé en tant que personnage clé.


Jeanne d'Arc, née à Domrémy en 1412, était une jeune paysanne qui a affirmé avoir reçu des messages divins et des visions depuis l'âge de treize ans. Elle affirmait entendre des voix célestes, notamment celles de l'archange saint Michel, de sainte Catherine et de sainte Marguerite. Selon ses visions, elle avait une mission sacrée : libérer la France de l'occupation anglaise et couronner le dauphin Charles VII comme roi légitime.


L'importance historique de Jeanne d'Arc réside dans le rôle qu'elle a joué dans le rétablissement de la confiance et de l'unité nationale. Elle a galvanisé les troupes françaises, redonné espoir au peuple et a été un symbole puissant de résistance contre l'envahisseur. Sa détermination, sa foi et son charisme ont fait d'elle une figure remarquable et unifiante.


Dans cet article, nous explorerons en détail la vie de Jeanne d'Arc, sa mission, ses actions militaires, son procès et sa postérité. Nous nous appuierons sur des sources fiables, notamment les documents d'époque, les témoignages des contemporains et les travaux des historiens spécialisés. En restant fidèles aux faits avérés, nous chercherons à éclairer la véritable importance historique de Jeanne d'Arc et à comprendre la symbolique qui s'est développée autour d'elle au fil du temps.


Jeanne d'Arc, véritable icône de l'histoire de France, continue d'exercer une fascination sur les générations successives. Sa mémoire perdure et son héritage reste vivant dans la conscience collective. Plongeons dans l'histoire de cette héroïne exceptionnelle pour mieux saisir son impact et sa signification dans le contexte de son époque et au-delà.



Contexte historique : La guerre de Cent Ans et la situation de la France au XVe siècle


La situation pendant l'intervention de Jeanne d'Arc se déroule dans la deuxième phase de la guerre de Cent Ans, qui est également marquée par une guerre civile entre les princes de la dynastie royale des Valois. Le roi Charles VI, souffrant de troubles mentaux, abandonne progressivement le pouvoir au profit de son Conseil, entraînant des luttes d'influence entre les ducs d'Orléans et de Bourgogne.


L'assassinat du duc d'Orléans par Jean sans Peur, duc de Bourgogne, déclenche une guerre civile entre les Armagnacs (partisans d'Orléans) et les Bourguignons. Pendant ce temps, les Anglais, dirigés par Henri V, profitent de la division en France pour revendiquer des territoires français et obtiennent le traité de Troyes en 1420, qui établit une double monarchie avec Henri V régent de France. Le dauphin Charles VII, exclu de la succession, se proclame roi et poursuit la lutte contre les Anglais.


Dans cette période complexe, le duché de Bretagne adopte une politique opportuniste en oscillant entre les couronnes de France et d'Angleterre pour préserver son indépendance relative. La France se divise en trois parties : la Bourgogne et les territoires contrôlés par les Anglais au sud-ouest et en Normandie, tandis que Charles VII est reconnu comme roi par une partie du royaume. Paris tombe sous le contrôle des Bourguignons avant de passer aux mains des Anglais. La situation géopolitique est instable, et c'est dans ce contexte que Jeanne d'Arc intervient, apportant un renouveau d'espoir et de détermination à la cause française.


Présentation de Jeanne d'Arc et de son importance historique


Jeanne d'Arc, figure emblématique de l'histoire de France, a vu le jour à Domrémy, un petit village de la Lorraine, en 1412. Son enfance, marquée par un contexte troublé, a été le terreau fertile qui a façonné sa destinée extraordinaire.


Élevée dans une famille paysanne modeste, Jeanne a grandi au cœur de la campagne, entourée de ses parents Jacques d'Arc et Isabelle Romée, ainsi que de ses frères et sœurs. Son éducation était simple, mais elle a été imprégnée des valeurs chrétiennes et des traditions locales. Elle a appris les tâches domestiques, l'élevage des animaux et les travaux des champs, des compétences qui seraient plus tard précieuses dans sa vie militaire.


Dès son plus jeune âge, Jeanne a manifesté une piété profonde et un fort attachement à sa foi. Elle était régulièrement présente à l'église de Domrémy, où elle priait avec ferveur et s'engageait activement dans les rituels religieux. Cependant, ce sont les premières manifestations de ses visions qui ont véritablement marqué son parcours.


À l'âge de treize ans, Jeanne d'Arc a affirmé avoir reçu des messages divins et des visions d'origine céleste. Elle prétendait entendre la voix de saint Michel, de sainte Catherine et de sainte Marguerite, qui lui auraient confié une mission sacrée. Selon ses récits, ces voix l'encourageaient à se consacrer à la cause de la France et à jouer un rôle décisif dans la libération du royaume de l'emprise anglaise.


Ces manifestations mystiques ont profondément marqué Jeanne, qui y a puisé une force intérieure et une conviction inébranlable. Convaincue de la véracité de ses visions, elle s'est engagée à suivre leur message et à agir en conséquence. Sa foi ardente et sa croyance en sa mission divine ont été des piliers essentiels de sa personnalité et de ses actions ultérieures.


2| La jeunesse de Jeanne d'Arc


Son enfance à Domrémy et son éducation


La jeunesse de Jeanne d'Arc à Domrémy a été marquée par un environnement rural, une éducation modeste et une piété précoce. Les premières manifestations de sa foi et de ses visions ont jeté les bases de sa détermination et de son engagement envers la France. Dans la prochaine partie de cet article, nous explorerons les premiers pas de Jeanne dans sa quête pour accomplir sa mission et changer le cours de l'histoire.


Jeanne d'Arc est née dans le village de Domrémy, situé aux frontières de la Champagne, du Barrois et de la Lorraine, pendant la guerre de Cent Ans qui opposait le royaume de France au royaume d'Angleterre. Sa date de naissance exacte reste incertaine, mais elle est généralement estimée à l'année 1412. Domrémy était soumis à différentes suzerainetés, relevant à la fois du Barrois mouvant et de la châtellenie de Vaucouleurs, sous l'autorité du roi de France. L'église de Domrémy dépendait quant à elle du diocèse de Toul, relevant du Saint-Empire germanique.


Jeanne est la fille de Jacques d'Arc et d'Isabelle Rommée. Elle fait partie d'une famille de cinq enfants, dont Jeanne, Jacquemin, Catherine, Jean, et Pierre.

Son père, Jacques, est décrit comme un "pauvre laboureur" lors du procès de réhabilitation de Jeanne dans les années 1450. Cependant, le terme "laboureur" ne signifie pas nécessairement la pauvreté, mais plutôt un paysan aisé possédant des terres et du bétail. On ne sait pas exactement la situation financière de Jacques d'Arc. Leur maison, bien qu'en pierre, compte seulement trois pièces pour toute la famille. Jacques d'Arc représente régulièrement la communauté des villageois, étant probablement bien connu à Domrémy.



Jeanne est décrite par tous les témoins comme étant très pieuse. Elle aimait se rendre en groupe chaque dimanche en pèlerinage à la chapelle de Bermont, près de Greux, pour y prier. Selon les témoignages de ses voisins lors des futurs procès, elle s'occupait des tâches ménagères, comme le filage de la laine et du chanvre, elle aidait aux moissons et gardait parfois des animaux lorsque c'était nécessaire. Cependant, cela diffère grandement du mythe de la bergère tel qu'il est décrit dans la poésie pastorale ou la symbolique biblique du Bon Berger. La légende de la bergère semble avoir été créée à des fins de propagande politico-religieuse par les Armagnacs afin de présenter Jeanne, une "simple d'esprit", comme celle qui pouvait guider l'armée et soutenir le chef de la chrétienté du royaume de France grâce à sa foi.


Concernant sa vie quotidienne à Domrémy avant son départ, lors de son procès de condamnation, Jeanne a déclaré qu'elle savait coudre des pièces de lin et tisser, et qu'elle n'avait pas peur des femmes de Rouen en matière de couture et de tissage. Elle a également mentionné qu'elle aidait à conduire les animaux aux prés, notamment vers un château appelé l'Île, par peur des gens d'armes. Cependant, elle ne se souvenait pas si elle les gardait ou non pendant son enfance.



La maison natale de Jeanne d'Arc, construite en pierre, témoigne d'un certain niveau social. Au fil des siècles, elle a subi de nombreuses transformations et ne ressemble plus à la ferme où vivait la famille d'Arc. Cependant, des analyses de la pierre et du bois de la construction indiquent que la partie arrière de la maison, c'est-à-dire les deux pièces à l'arrière, remonte à l'époque de Jeanne.

Jacques d'Arc, le père de Jeanne, bénéficie d'une certaine renommée à Domrémy et dans les environs. Il représente à plusieurs reprises la communauté des villageois auprès des autorités.



Les premières manifestations de sa foi et de ses visions


Dès son plus jeune âge, Jeanne a manifesté une piété profonde et un fort attachement à sa foi. Elle était régulièrement présente à l'église de Domrémy, où elle priait avec ferveur et s'engageait activement dans les rituels religieux. Cependant, ce sont les premières manifestations de ses visions qui ont véritablement marqué son parcours.


À l'âge de treize ans, Jeanne d'Arc a affirmé avoir reçu des messages divins et des visions d'origine céleste. Elle prétendait entendre la voix de saint Michel, de sainte Catherine et de sainte Marguerite, qui lui auraient confié une mission sacrée. Selon ses récits, ces voix l'encourageaient à se consacrer à la cause de la France et à jouer un rôle décisif dans la libération du royaume de l'emprise anglaise.

Les voix de Jeanne d'Arc figurées comme des visions angéliques par Bastien-Lepage dans une toile peinte en 1879. Pour représenter la Pucelle, « son attitude d'expectative, la fixité de son regard, la rigidité du corps immobile, bras tendu, le geste suspendu par l'étonnement », le peintre s'inspire de l'iconographie photographique des recherches médicales de Charcot, et notamment du lien proposé par le neurologue entre l'hystérie et l'extase religieuse. « Le mysticisme, revu par le xixe siècle est forcément douloureux », note la médiéviste Claude Gauvard

Ces manifestations mystiques ont profondément marqué Jeanne, qui y a puisé une force intérieure et une conviction inébranlable. Convaincue de la véracité de ses visions, elle s'est engagée à suivre leur message et à agir en conséquence. Sa foi ardente et sa croyance en sa mission divine ont été des piliers essentiels de sa personnalité et de ses actions ultérieures.


La jeunesse de Jeanne d'Arc à Domrémy a été marquée par un environnement rural, une éducation modeste et une piété précoce. Les premières manifestations de sa foi et de ses visions ont jeté les bases de sa détermination et de son engagement envers la France. Dans la prochaine partie de cet article, nous explorerons les premiers pas de Jeanne dans sa quête pour accomplir sa mission et changer le cours de l'histoire. En nous appuyant sur des sources fiables et des témoignages d'époque, nous continuerons à démêler les faits historiques de la légende pour mieux comprendre le rôle de Jeanne d'Arc dans la guerre de Cent Ans et son impact sur la société de l'époque.





3| Les missions de Jeanne d'Arc


Jeanne d'Arc, une jeune paysanne de Domrémy, est connue pour avoir été investie d'une mission sacrée qui a eu un impact profond sur l'histoire de la France. Selon ses propres récits, elle aurait reçu des messages divins et des visions d'origine céleste qui ont guidé ses actions et l'ont conduite à jouer un rôle crucial pendant la guerre de Cent Ans. Dans cette partie de notre article historique, nous allons explorer les missions de Jeanne et leur influence sur le destin du royaume.


Au début de l'année 1429, alors que la France était en proie à une guerre dévastatrice contre les Anglais, Jeanne affirma avoir entendu des voix célestes, identifiées plus tard comme étant celles de l'archange Michel, de sainte Catherine et de sainte Marguerite. Ces voix lui auraient confié la mission de chasser les Anglais du territoire français et d'assurer le sacre du dauphin Charles VII à Reims, où les rois de France étaient traditionnellement couronnés.





Convaincue de la véracité de ses visions, Jeanne se rendit auprès du dauphin à Chinon et obtint une audience avec lui. Impressionné par sa détermination et ses récits, Charles VII lui donna une armée et lui confia le commandement de plusieurs campagnes militaires. Jeanne était une figure inspirante pour les troupes françaises, qui étaient découragées par des années de guerre et de revers. Sa présence et son leadership galvanisèrent les soldats, et ses visions lui servaient de guide stratégique dans les batailles.


Les missions de Jeanne se sont avérées remarquablement réussies. Elle remporta plusieurs victoires militaires importantes, notamment le siège d'Orléans en 1429, qui fut un tournant décisif dans le conflit. La prise d'Orléans redonna confiance aux Français et ouvrit la voie au sacre de Charles VII à Reims, qui eut lieu peu de temps après. Le sacre à Reims symbolisait la légitimité du roi de France et renforçait la cohésion nationale. La participation de Jeanne à cet événement crucial renforça sa réputation et son influence.




Cependant, malgré ses succès militaires, Jeanne connut également des revers. Après la bataille de Patay en 1429, où les Français remportèrent une victoire éclatante, elle insista pour tenter de libérer Paris des mains des Anglais. Cette campagne se solda par un échec, et Jeanne fut finalement capturée par les Bourguignons, alliés des Anglais, lors du siège de Compiègne en 1430. Elle fut ensuite vendue aux Anglais et soumise à un procès qui aboutit à sa condamnation pour hérésie et sorcellerie.


L'impact des missions de Jeanne d'Arc sur le destin de la France fut profond. Ses actions contribuèrent à inverser le cours de la guerre de Cent Ans, redonnèrent espoir au royaume et consolidèrent la position de Charles VII en tant que roi légitime. Son courage, sa foi inébranlable et


Les voix divines : Archanges et saintes


Jeanne prétendait entendre la voix de trois figures célestes : saint Michel, sainte Catherine et sainte Marguerite. Selon ses témoignages, ces archanges et saintes lui auraient confié une mission sacrée : libérer la France de l'occupation anglaise et permettre au dauphin Charles VII d'être couronné roi à Reims. Ces voix divines étaient pour Jeanne une source d'inspiration et de guidance spirituelle, renforçant sa conviction et sa détermination à agir au nom de Dieu.


Parmi les sources mentionnant la "voix" entendue par Jeanne d'Arc, on trouve des lettres de conseillers royaux tels que Perceval de Boulainvilliers et Alain Chartier, ainsi que des documents du procès de condamnation. Jeanne affirme avoir reçu une "révélation de Notre Seigneur par une voix" à l'âge de treize ans dans le jardin de son père, ce qui l'a effrayée au début. Elle identifie ensuite les voix célestes de saintes Catherine et Marguerite, ainsi que de l'archange saint Michel, qui lui demandent de mener une vie pieuse, de libérer la France de l'envahisseur et de guider le dauphin sur le trône.


Différentes interprétations ont été avancées pour expliquer la nature et l'origine des voix, des visions et des révélations de Jeanne d'Arc. Certains ont une explication divine, favorisée par les catholiques, tandis que d'autres ont proposé des interprétations spirituelles ou des approches rationalistes, mettant en avant des hypothèses psycho-pathologiques ou des troubles de la personnalité. Cependant, les historiens soulignent que ces analyses psychologiques peuvent en dire davantage sur leurs auteurs et leur époque que sur Jeanne elle-même.


La rencontre avec le dauphin Charles VII et sa mission de libération de la France


Jeanne d'Arc, après l'incendie de Domrémy en 1428, trouve refuge avec sa famille et les habitants de son village à Neufchâteau pendant quelques jours. Après le départ des soldats, elle retourne à Domrémy. Cependant, lorsqu'elle apprend le siège d'Orléans en décembre 1428 ou janvier 1429, elle ressent une pression croissante de ses "voix" et décide de se rendre à Burey, un village voisin, sous prétexte d'aider une cousine du même nom. Elle convainc Durand Laxart de l'emmener à Vaucouleurs, où elle espère rencontrer Robert de Baudricourt, le capitaine de la forteresse, et obtenir une lettre de recommandation pour accéder à la Cour du Dauphin.


À son arrivée à Vaucouleurs, Jeanne loge chez Henri et Catherine Le Royer. Elle gagne rapidement le soutien de la population locale, qui voit en elle une figure de résistance contre les Anglais et les partisans bourguignons. Cependant, au départ, Robert de Baudricourt ne prend pas Jeanne au sérieux et la considère comme une menteuse ou une illuminée. Il conseille à Laxart de la ramener chez elle après lui avoir donné une claque.


Jeanne retourne à Vaucouleurs en 1429 pendant trois semaines. Elle acquiert une certaine renommée en tant que guérisseuse et gagne en charisme. Lorsqu'elle obtient un sauf-conduit du duc Charles II de Lorraine pour le visiter à Nancy, elle promet de prier pour sa guérison en échange de son soutien pour libérer la France. Finalement, Baudricourt prend Jeanne au sérieux après qu'elle lui ait prédit la journée des Harengs et l'arrivée de Bertrand de Poulengy et de Jean de Novellompont à Vaucouleurs. Il lui accorde une escorte composée de six hommes, qui deviennent ses premiers compagnons d'armes.


Avant de partir pour le royaume de France, Jeanne se recueille dans l'ancienne église de Saint-Nicolas-de-Port, dédiée au saint patron du duché de Lorraine. C'est ainsi que Jeanne d'Arc quitte Domrémy pour se diriger vers Chinon, où elle rencontrera le dauphin Charles VII et commencera son rôle crucial dans la guerre de Cent Ans.


Jeanne d'Arc revêt des vêtements masculins, notamment une robe mi-courte noire fournie par l'un des compagnons de Jean de Metz. Elle coupe ses cheveux dans le style masculin de l'époque, avec une coupe en écuelle, rasée au niveau de la nuque et des tempes. Elle adopte ce style vestimentaire et cette coiffure jusqu'à sa mort, à l'exception de sa dernière fête de Pâques.


Le petit groupe de voyageurs traverse les terres bourguignonnes sans encombre et arrive à Chinon, où Jeanne est finalement autorisée à rencontrer Charles VII après que celui-ci a reçu une lettre de recommandation de Baudricourt.


Guidée par ses voix célestes, Jeanne se rendit à la cour du dauphin Charles VII à Chinon en 1429. Sa réputation de jeune femme investie d'une mission divine l'avait précédée, et elle suscitait tant la curiosité que le scepticisme. Cependant, lors de leur rencontre, Jeanne aurait convaincu le dauphin de la véracité de sa mission en révélant des détails privés que seuls lui et Dieu pouvaient connaître. Convaincu de la légitimité de Jeanne, Charles VII lui confia alors une armée pour mener sa mission de libération.


La légende raconte qu'elle a pu reconnaître Charles, vêtu simplement au milieu de ses courtisans. En réalité, elle est reçue par Charles VII deux jours après son arrivée à Chinon, non pas dans la grande salle de la forteresse, mais dans ses appartements privés, lors d'une entrevue où elle lui parle de sa mission.

Jeanne d'Arc conduite devant le roi Charles VII à Chinon (BnF, département des manuscrits, ms. Français , vers 1484). Cette enluminure appartient à une série peinte à la fin du xve siècle afin d'orner Les Vigiles de Charles VII, manuscrit de Martial d'Auvergne. Conformément à « une convention [médiévale] qu'aucun artiste ne pense à transgresser », la Pucelle y figure en vêtement féminin « robe rouge sous surcot blanc »139, et avec une longue chevelure, sans volonté de représenter de manière réaliste les coiffure et tenue masculines arborées à compter de son départ de Vaucouleurs

Jeanne considère que seule le sacre à Reims confère la dignité royale et s'adresse à Charles VII en tant que « dauphin ». La grande réception devant la Cour, à l'origine de la légende, ne s


e déroule qu'un mois plus tard. Jeanne est logée dans la tour du Coudray. Elle annonce clairement quatre événements : la libération d'Orléans, le sacre du roi à Reims, la libération de Paris et la libération du duc d'Orléans.


À Chinon, les épouses de Robert de Baudricourt et de Robert Le Maçon, sous la supervision de Yolande d'Aragon, belle-mère du roi, attestent de la virginité et de la féminité de Jeanne d'Arc. Elle est ensuite interrogée par des clercs et des théologiens à Poitiers, qui confirment ses qualités d'humilité, de virginité, de dévotion, d'honnêteté et de simplicité. Les théologiens demandent, compte tenu de la nécessité du royaume, un signe prouvant qu'elle parle au nom de Dieu. Jeanne répond en établissant ce signe comme une action à accomplir : la levée du siège d'Orléans.


Pour éviter de donner prise à ses ennemis qui la diffament en tant que « putain des Armagnac », et après avoir mené une enquête à Domrémy, Charles donne son accord pour envoyer Jeanne à Orléans, assiégée par les Anglais.


Ses campagnes militaires et les batailles décisives


Jeanne d'Arc s'est distinguée par son courage et ses compétences militaires lors de ses campagnes. Sous sa direction, l'armée française remporta plusieurs batailles décisives, telles que la levée du siège d'Orléans en 1429, qui marqua un tournant majeur dans la guerre de Cent Ans. La victoire d'Orléans redonna confiance aux troupes françaises et galvanisa l'esprit patriotique de la nation.


Jeanne continua à mener des campagnes militaires, participant à la prise de Jargeau, Meung-sur-Loire et Beaugency, entre autres. Elle conduisit également le dauphin Charles VII à Reims, où il fut couronné roi de France le 17 juillet 1429, conformément à la mission qui lui avait été confiée par les voix divines.


Interprétation personnel de Jeanne d'Arc ©Ivy Cousin  | STORIES OF IVY
Interprétation personnel de Jeanne d'Arc ©Ivy Cousin | STORIES OF IVY


Cependant, malgré ses succès militaires, Jeanne connut également des revers. Elle fut finalement capturée par les Bourguignons lors du siège de Compiègne en 1430 et vendue aux Anglais. Elle fut ensuite jugée par un tribunal ecclésiastique et condamnée pour hérésie.


Dans cette partie de notre article, nous avons retracé les missions de Jeanne d'Arc, guidées par ses voix divines, ainsi que sa rencontre avec le dauphin Charles VII. Cependant, la captivité et le procès de Jeanne d'Arc sont des chapitres sombres de son histoire qui nécessitent également une analyse approfondie.



4| Le procès de Jeanne d'Arc


Jeanne d'Arc, figure emblématique de l'histoire de France, a été confrontée à un procès infâme qui a marqué un tournant tragique dans sa vie. Dans cette partie de notre article historique, nous nous pencherons sur les circonstances entourant son arrestation, son emprisonnement, le procès ecclésiastique à Rouen et finalement sa condamnation et son exécution sur le bûcher.


Les circonstances de son arrestation et son emprisonnement


Après avoir remporté des victoires militaires importantes et redonné espoir à la France, Jeanne d'Arc fut capturée par les forces bourguignonnes lors du siège de Compiègne en mai 1430. Vendue ensuite aux Anglais, elle fut emprisonnée dans une série de châteaux, notamment à Beaurevoir, à Rouen et au château de Crotoy.


Au début de l'année 1430, Jeanne est invitée à passer l'hiver au château de La Trémoille à Sully-sur-Loire. Début mai, sans prendre congé du roi, elle quitte Sully-sur-Loire à la tête d'une compagnie de volontaires pour venir en aide aux habitants de Compiègne, assiégés par les Bourguignons et sur le point d'être massacrés malgré l'indifférence du roi. Elle parvient à pénétrer dans la ville, mais elle est capturée le 23 mai 1430 lors d'une sortie aux portes de Compiègne par des capitaines bourguignons, notamment le bâtard de Wandonne et probablement Antoine de Bournonville.


Elle devient alors prisonnière du seigneur de ces capitaines bourguignons, Jean II de Luxembourg-Ligny. Elle tente à deux reprises de s'échapper, mais sans succès. Elle se blesse gravement en sautant par une fenêtre au château de Beaurevoir.


Transférée d'une prison à l'autre, subissant de plus en plus de mauvais traitements, elle est finalement vendue aux Anglais le 21 novembre 1430 pour la somme de dix mille livres tournois, payées par les habitants de Rouen. Elle est confiée à Pierre Cauchon, évêque de Beauvais, allié des Anglais, afin d'être jugée pour hérésie par un tribunal d'inquisition et ainsi ternir la légitimité du sacre de Charles VII auquel elle avait présidé. Les Anglais l'emmènent à Rouen, ville où leur pouvoir est solidement établi.


Durant cette période de captivité, Jeanne d'Arc fit l'objet d'un traitement dur et humiliant. Elle fut enchaînée, placée sous la garde de gardes masculins et soumise à divers interrogatoires.



Isabelle Rommée (agenouillée et vêtue de noir) et ses deux fils devant le grand inquisiteur de France, Jean Bréhal (de dos, au premier plan). Inspiré par la Trinité (représentée dans le coin supérieur droit), le pape Calixte III (assis sur le trône pontifical) autorise le procès en nullité de la condamnation de Jeanne d'Arc, Manuscrit de Diane de Poitiers, xvie siècle, coll. privée.

Le procès ecclésiastique à Rouen : Accusations, interrogatoires et défense de Jeanne


Le procès de Jeanne d'Arc à Rouen, qui débuta le 9 janvier 1431, fut conduit par un tribunal ecclésiastique présidé par Pierre Cauchon, évêque de Beauvais. Ce procès était marqué par un certain parti pris et une intention évidente de discréditer Jeanne.


Le procès de Jeanne d'Arc se déroule au château de Rouen, du 21 février au 23 mai 1431. Elle est accusée d'hérésie et emprisonnée dans la tour du château de Philippe Auguste à Rouen, plus tard surnommée la "tour de la Pucelle". Bien que l'Église soit responsable de son jugement, elle reste détenue dans une prison civile, en violation du droit canon.


L'enquête préliminaire débute en janvier 1431, et Jeanne d'Arc est interrogée sans ménagement à Rouen. Ses conditions de détention sont extrêmement difficiles, mais elle n'est pas soumise à la torture, bien qu'elle ait été menacée à cet égard.


Le procès commence le 21 février 1431, avec la participation d'environ cent vingt personnes, parmi lesquelles vingt-deux chanoines, soixante docteurs, dix abbés normands et dix délégués de l'université de Paris. Les membres du tribunal sont sélectionnés avec soin. Lors du procès en réhabilitation qui a eu lieu ultérieurement, plusieurs témoins ont exprimé leur peur. Par exemple, Richard de Grouchet déclare : "Nous avons participé au procès sous la menace et dans une grande terreur ; nous avions l'intention de partir." Jean Massieu affirme : "Personne au tribunal ne pouvait retenir sa peur." Quant à Jean Lemaître, il dit : "Je vois que si nous n'agissons pas selon la volonté des Anglais, la mort nous guette."


Au cours du procès, une dizaine de personnes sont actives, telles que Jean d'Estivet, Nicolas Midy et Nicolas Loyseleur. Cependant, les enquêteurs dirigés par l'évêque de Beauvais, Pierre Cauchon, ne parviennent pas à établir un chef d'accusation valable.


Jeanne d'Arc fit face à de nombreuses accusations, notamment d'hérésie, de sorcellerie et de prétendue usurpation de l'autorité divine. Les interrogatoires étaient souvent hostiles et les questions visant à la pousser à l'erreur ou à l'auto-incrimination.


Le tribunal reproche à Jeanne par défaut de porter des vêtements masculins, d'avoir quitté ses parents sans leur permission, et surtout de se fier systématiquement au jugement de Dieu plutôt qu'à celui de "l'Église militante", c'est-à-dire l'autorité ecclésiastique terrestre. Les juges estiment également que ses "voix", auxquelles elle se réfère constamment, sont en réalité inspirées par le démon. Soixante-dix chefs d'accusation sont finalement formulés, le principal étant Revelationum et apparitionum divinorum mendosa confictrix (inventer mensongèrement des révélations et des apparitions divines). L'université de Paris (Sorbonne) donne son avis : Jeanne est coupable d'être schismatique, apostate, menteuse, devineresse, suspecte d'hérésie, égarée dans la foi, blasphématrice de Dieu et des saints.


Cependant, Jeanne d'Arc se défendit avec courage et détermination. Elle répondit aux questions de manière habile et affirmait que ses actions étaient motivées par des messages divins qu'elle recevait de saint Michel, sainte Catherine et sainte Marguerite.


Jeanne fait appel au Pape, mais sa requête est ignorée par les juges.


"Concernant l'amour ou la haine que Dieu porte aux Anglais, je n'en sais rien, mais je suis convaincue qu'ils seront chassés de France, à l'exception de ceux qui mourront sur cette terre." - Jeanne d'Arc lors de son procès (le 15 mars 1431)

La condamnation et l'exécution de Jeanne d'Arc sur le bûcher


Jeanne d'Arc, après une mise en scène visant à l'effrayer au cimetière Saint-Ouen, finit par signer une déclaration d'abjuration. Cependant, contrairement à ce qui lui avait été promis, elle n'est pas conduite dans une prison ecclésiastique. Sans doute en raison des manœuvres de ses geôliers, elle reprend alors l'habit masculin. Le tribunal la déclare alors "relapse" (retombée dans ses erreurs passées), la condamne au bûcher et la remet au "bras séculier".


Malgré sa défense éloquente et sa foi inébranlable, Jeanne d'Arc fut déclarée coupable d'hérésie par le tribunal ecclésiastique. Le 30 mai 1431, elle fut condamnée à être brûlée vive sur la place du Vieux-Marché à Rouen.


Le 30 mai 1431, après s'être confessée et avoir reçu la communion, Jeanne, vêtue d'une tunique de toile soufrée, est conduite vers neuf heures, sous escorte anglaise, dans la charrette du bourreau Geoffroy Thérage, sur la place du Vieux-Marché à Rouen, où trois estrades ont été dressées : la première pour le cardinal de Winchester et ses invités, la deuxième pour les membres du tribunal civil représentés par le bailli de Rouen Raoul le Bouteiller, et la troisième pour Jeanne et le prédicateur Nicolas Midi, docteur en théologie.


Après le prêche et la lecture de sa sentence, les soldats conduisent Jeanne d'Arc vers le bûcher, érigé sur une estrade en hauteur afin qu'elle soit bien visible.


L'exécution de Jeanne d'Arc fut un événement tragique et marqua la fin de la vie de cette jeune femme courageuse. Elle fut brûlée sur le bûcher, mais ses cendres furent dispersées dans la Seine, le cardinal de Winchester a insisté pour qu'il ne reste rien de son corps, afin d'éviter tout culte posthume de la "pucelle".


Trois crémations successives sont donc ordonnées (attention ce passage peux choquer) :


  • La première entraîne la mort de Jeanne d'Arc par l'intoxication des gaz toxiques issus de la combustion, notamment le monoxyde de carbone. À la demande des Anglais, qui craignent que l'on puisse prétendre qu'elle s'est échappée, le bourreau écarte les bûchers, permettant ainsi au public de voir que le corps dénudé par les flammes est bien celui de Jeanne.


  • La deuxième crémation dure plusieurs heures et fait exploser la boîte crânienne et la cavité abdominale, projetant des morceaux sur le public en contrebas. Au centre du bûcher, les organes sont calcinés, à l'exception des entrailles et du cÅ“ur (des organes plus humides qui brûlent moins rapidement) qui restent intacts.


  • Pour la troisième crémation, le bourreau ajoute de l'huile et de la poix, ne laissant que des cendres et des débris osseux. À quinze heures, Geoffroy Thérage disperse ces restes dans la Seine (non pas à l'emplacement du pont Jeanne-d'Arc actuel, mais près du pont Mathilde qui se trouvait autrefois à proximité de l'actuel pont Boieldieu), afin d'empêcher la création de reliques ou l'utilisation à des fins de sorcellerie.


Le procès de Jeanne d'Arc a depuis été considéré comme un exemple flagrant d'injustice et de manipulation politique. Les motivations réelles derrière le procès et la condamnation de Jeanne ont suscité de nombreuses discussions et interrogations au fil des siècles.


Jeanne au bûcher de Hermann Anton Stilke. Représentation erronée : elle était enfermée à l'intérieur du bûcher (seuls son buste et sa tête émergeant), sur un échafaud de plâtre surélevé224. D'après les rares renseignements parvenus dans la capitale, le greffier du parlement de Paris Clément de Fauquembergue « pense que la Pucelle avait sur la tête une mitre où était écrit : « hérétique, relapse, apostate, idolâtre », parce que c'était l'usage. Aucun des témoins de l'exécution à Rouen ne l'a vue, ni n'en parle


5| La postérité de Jeanne d'Arc


Les réactions à sa mort et la réhabilitation posthume


La postérité de Jeanne d'Arc a été marquée par diverses réactions à sa mort ainsi que par une réhabilitation posthume. Son exécution a suscité une profonde émotion parmi le peuple français, qui voyait en elle une héroïne nationale. Beaucoup ont exprimé leur indignation face à son sort tragique, considérant qu'elle avait été injustement condamnée.


L'impact politique, religieux et culturel de Jeanne d'Arc en France et à l'étranger


Au fil des années, l'image de Jeanne d'Arc a évolué et son impact politique, religieux et culturel s'est intensifié. En France, elle est devenue un symbole de résistance nationale et de patriotisme. Son rôle dans la libération d'Orléans et le sacre de Charles VII à Reims a renforcé sa légitimité et son statut de figure emblématique de l'unité du royaume.


Sur le plan religieux, Jeanne d'Arc a été vénérée comme une sainte par de nombreux fidèles. Sa foi profonde et ses visions mystiques ont été considérées comme des signes de la faveur divine et de sa mission sacrée. En 1456, elle a été réhabilitée par l'Église catholique qui a déclaré son procès initial invalide, reconnaissant ainsi son innocence et son martyr.


Au-delà de la France, Jeanne d'Arc a également eu un impact significatif. Son histoire a captivé l'imaginaire collectif et a été étudiée et célébrée dans de nombreux pays. Elle a été perçue comme une figure courageuse et inspirante, défiant les conventions de son époque pour défendre ses convictions. Son exemple a influencé des personnalités historiques et des mouvements de libération à travers le monde.


Les représentations artistiques de Jeanne d'Arc à travers les siècles


Les représentations artistiques de Jeanne d'Arc ont fleuri à travers les siècles. Que ce soit en peinture, en sculpture, en littérature, au théâtre ou au cinéma, son image a été immortalisée de différentes manières. Des artistes renommés tels que Eugène Delacroix, Jules Bastien-Lepage, George Bernard Shaw et Carl Theodor Dreyer ont créé des œuvres inspirées de sa vie et de sa légende. Ces représentations ont contribué à maintenir vivant le souvenir de Jeanne d'Arc et à renforcer son statut d'icône culturelle.


Parmi les représentations les plus célèbres de Jeanne d'Arc figurent les peintures de l'artiste français Jean-Auguste-Dominique Ingres. Son tableau intitulé "Jeanne d'Arc au sacre du roi Charles VII" dépeint Jeanne aux côtés du roi lors de son couronnement à Reims, mettant en évidence son rôle crucial dans cet événement historique.


Le sculpteur français Emmanuel Frémiet a également créé une sculpture emblématique de Jeanne d'Arc, connue sous le nom de "Jeanne d'Arc à cheval". Cette sculpture équestre, érigée à Paris en 1874, représente Jeanne en armure, brandissant son étendard et incarnant sa détermination et son leadership sur le champ de bataille.


Dans la littérature, les écrits de l'écrivain français Voltaire ont contribué à façonner l'image de Jeanne d'Arc en tant que symbole de l'héroïsme national. Voltaire lui a consacré plusieurs passages dans ses ouvrages, mettant en avant son courage et sa foi.


Au-delà de la France, l'histoire de Jeanne d'Arc a également inspiré des artistes et des écrivains internationaux. Le dramaturge allemand Friedrich Schiller a écrit une pièce intitulée "La Pucelle d'Orléans" en 1801, donnant une vision romantique de la vie de Jeanne. Le compositeur italien Giuseppe Verdi a également créé un opéra intitulé "Giovanna d'Arco" en 1845, mettant en musique l'histoire de Jeanne d'Arc.


De nos jours, Jeanne d'Arc continue d'être une source d'inspiration pour les artistes contemporains. Des films, des pièces de théâtre et des adaptations littéraires continuent de raconter son histoire et de mettre en valeur son héritage.

En somme, la postérité de Jeanne d'Arc se manifeste à travers les réactions à sa mort, sa réhabilitation posthume, son impact politique, religieux et culturel en France et à l'étranger, ainsi que les multiples représentations artistiques qui continuent de célébrer son héritage. Son courage, sa détermination et sa foi ont fait d'elle une figure intemporelle qui continue d'inspirer et de fasciner les générations successives.


6| Jeanne d'Arc dans l'historiographie


L'évolution de l'interprétation de Jeanne d'Arc par les historiens


Jeanne d'Arc a suscité de nombreux débats et interrogations parmi les historiens, ce qui a conduit à une évolution de l'interprétation de sa vie, de sa mission et de ses motivations au fil du temps.


Dans les premières années qui ont suivi sa mort, l'image de Jeanne d'Arc était largement positive et elle était généralement perçue comme une héroïne nationale et une sainte. Les chroniqueurs contemporains, tels que Jean Chartier et Enguerrand de Monstrelet, ont écrit sur ses exploits avec admiration, mettant l'accent sur son rôle dans la libération d'Orléans et le sacre de Charles VII.


Cependant, au XVIe siècle, certains historiens ont commencé à remettre en question la véracité des visions de Jeanne et à spéculer sur d'autres explications possibles, notamment des troubles mentaux ou des manœuvres politiques. La Réforme protestante a également contribué à redéfinir l'image de Jeanne d'Arc, certains réformateurs critiquant son culte et mettant en doute son inspiration divine.


Au XIXe siècle, avec la montée du nationalisme en France, l'intérêt pour Jeanne d'Arc a été ravivé. Les historiens de cette période, tels que Jules Michelet, ont cherché à réhabiliter sa mémoire et à la présenter comme une figure centrale de l'histoire de France. Ils ont souligné son patriotisme, sa piété et sa détermination, en la dépeignant comme une incarnation de l'âme française.


Au XXe siècle, de nouvelles approches historiques ont été développées pour mieux comprendre Jeanne d'Arc. Certains historiens ont analysé son contexte social et politique, mettant l'accent sur les tensions entre les factions bourguignonnes et armagnacs, ainsi que sur les aspirations politiques de Charles VII. D'autres se sont penchés sur les dimensions religieuses et mystiques de son expérience, explorant le rôle des visions et des voix qu'elle prétendait recevoir.


Les débats autour de sa figure, de sa mission et de ses motivations


Les débats ont également porté sur les motivations de Jeanne d'Arc. Certains ont soutenu qu'elle était motivée par une profonde foi religieuse et un sens du devoir envers la France, tandis que d'autres ont avancé des théories plus pragmatiques, suggérant qu'elle était guidée par des intérêts politiques et des stratégies militaires.


Aujourd'hui, bien que de nombreux éléments de la vie de Jeanne d'Arc demeurent incertains, il existe un consensus général parmi les historiens sur plusieurs aspects clés de son histoire. On reconnaît généralement son rôle important dans le renversement du cours de la guerre de Cent Ans en faveur des Français, ainsi que son impact durable en tant que symbole de résistance et de patriotisme. Cependant, des questions subsistent et la figure de Jeanne d'Arc continue d'être étudiée et interprétée à travers différentes perspectives historiques.





7| La symbolique de Jeanne d'Arc


Les différentes facettes de sa symbolique : patriotisme, foi religieuse, résistance, genre


La symbolique de Jeanne d'Arc est riche et complexe, englobant plusieurs facettes qui ont évolué au fil du temps. Elle incarne différentes valeurs et représente des idéaux qui ont marqué l'histoire de la France.


  • Tout d'abord, Jeanne d'Arc est souvent associée au patriotisme et à l'identité nationale française. Son rôle dans la guerre de Cent Ans et sa mission de libération du territoire occupé par les Anglais ont fait d'elle un symbole de la résistance et de la lutte pour l'indépendance. Sa détermination et son courage face à l'adversité ont inspiré de nombreux Français et ont renforcé leur sentiment d'appartenance à la nation.


  • La foi religieuse de Jeanne d'Arc est également une composante essentielle de sa symbolique. Elle était profondément croyante et affirmait recevoir des voix divines lui donnant des directives. Son lien étroit avec Dieu et les saints en fait une figure spirituelle, une fervente croyante qui a agi selon ses convictions religieuses. Cette dimension religieuse renforce l'image de Jeanne d'Arc en tant que sainte et martyre.


  • La symbolique de Jeanne d'Arc est riche et complexe, et l'une de ses facettes les plus prédominantes est celle de la résistance. Elle est souvent perçue comme un symbole de la résistance face à l'oppression étrangère et à l'injustice. Jeanne d'Arc est devenue célèbre pour sa participation à la guerre de Cent Ans, où elle a joué un rôle clé dans la libération de la ville d'Orléans assiégée par les Anglais. Sa détermination, sa bravoure et sa conviction en la justesse de sa mission ont inspiré les soldats français qui étaient démoralisés et épuisés par des années de conflit. Elle a insufflé un nouvel espoir et une nouvelle énergie dans leur lutte contre les forces d'occupation.En outre, Jeanne d'Arc incarne également la résistance spirituelle. Elle prétendait recevoir des messages divins et être guidée par des voix célestes, ce qui renforçait sa détermination et sa confiance en sa mission. Sa foi inébranlable en Dieu et en sa mission divine a été une source d'inspiration pour de nombreuses personnes, non seulement à son époque, mais aussi tout au long de l'histoire. La symbolique de résistance associée à Jeanne d'Arc a perduré au fil des siècles. Elle a été invoquée lors de périodes de conflits et d'occupations ultérieures en France, servant de source d'inspiration et de symbole de l'unité nationale face à l'adversité. Pendant la Seconde Guerre mondiale, par exemple, son image a été utilisée par la Résistance française pour incarner la lutte contre l'occupation nazie. La résistance symbolisée par Jeanne d'Arc dépasse également les frontières de la France. Son histoire a inspiré des mouvements de libération et de résistance dans d'autres pays, servant de modèle de courage et de détermination face à l'oppression. Son statut de figure féminine incarne également une forme de résistance contre les rôles de genre traditionnels, montrant que les femmes peuvent jouer un rôle actif et puissant dans la société.


  • En outre, la figure de Jeanne d'Arc soulève des questions liées au genre et à la place des femmes dans la société. En s'imposant comme une chef militaire et en défiant les normes de l'époque, elle brise les barrières de genre et remet en question les rôles traditionnellement assignés aux femmes. Sa présence sur le champ de bataille et sa capacité à influencer des figures politiques masculines ont ouvert la voie à une reconsidération du rôle des femmes dans la société.


Son impact sur la société française et son utilisation politique au fil du temps


Au fil du temps, Jeanne d'Arc a été utilisée politiquement pour servir différentes causes. Elle a été revendiquée tantôt par les monarchistes, tantôt par les républicains, en fonction des intérêts politiques du moment. Sa mémoire a été instrumentalisée pour renforcer l'autorité des dirigeants et pour nourrir des discours nationalistes. Elle est devenue un symbole d'unité et de rassemblement, utilisé pour mobiliser le peuple et renforcer l'identité nationale.


En conclusion, la symbolique de Jeanne d'Arc englobe son rôle en tant que symbole patriotique, figure religieuse, icône de résistance et modèle de remise en question des rôles de genre. Son impact sur la société française est profond, et son utilisation politique a évolué au fil du temps pour servir différentes agendas. Aujourd'hui encore, Jeanne d'Arc continue d'être une figure emblématique, suscitant à la fois admiration, débat et réflexion sur les valeurs qu'elle incarne.


8| Conclusion


Bilan de l'importance de Jeanne d'Arc dans l'histoire de France


Jeanne d'Arc occupe une place prépondérante dans l'histoire de France et son importance est indéniable. Son parcours exceptionnel, marqué par sa mission de libération de la France et sa foi inébranlable, a fait d'elle une figure emblématique qui continue de fasciner et d'inspirer.


Son héritage et sa place dans la mémoire collective


À travers son courage, sa détermination et sa capacité à défier les normes de son époque, Jeanne d'Arc a laissé un héritage durable. Son rôle dans la guerre de Cent Ans a contribué à l'indépendance de la France et à la consolidation de son identité nationale. Sa mémoire a été perpétuée à travers les siècles, et elle est devenue un symbole de résistance, de patriotisme et de dévotion religieuse.


L'impact de Jeanne d'Arc dépasse largement les frontières de la France. Sa renommée s'est répandue dans le monde entier, faisant d'elle une figure internationale. Son histoire a été étudiée, analysée et interprétée par de nombreux historiens, écrivains et artistes.


Dans la mémoire collective, Jeanne d'Arc incarne des valeurs universelles telles que le courage, la détermination et la foi. Elle est devenue un symbole de l'aspiration humaine à la liberté, à la justice et à la défense des idéaux auxquels on croit. Son exemple continue d'inspirer les générations successives à se battre pour leurs convictions et à surmonter les obstacles.


En conclusion, Jeanne d'Arc reste une figure historique majeure dont l'importance ne peut être sous-estimée. Son héritage perdure dans la conscience collective, et son influence se fait encore sentir de nos jours. Sa vie et son combat sont une source d'inspiration intemporelle, et son exemple continue de nous rappeler l'importance de la détermination, du courage et de la foi dans la poursuite de nos idéaux. Jeanne d'Arc restera à jamais une icône de l'histoire de France et un symbole universel de résistance et de détermination.






 

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